L'affaire a été révélée il y a un an. Un animateur de 20 ans au moment des faits est accusé d'abus sexuels et de viols sur cinq enfants âgés de 3 à 5 ans. Ce jeudi, l'avocat des victimes présumées aurait déposé sept nouvelles plaintes devant le Tribunal de Grande Instance de Bordeaux.
Sept nouvelles plaintes
"Il y a une omerta dans la ville. Le maire règne sur Arcachon et les gens ont peur. Certaines plaintes ont été refusées par la police locale, jugeant que les faits ne sont pas constitués, on a clairement voulu minimiser les faits", explique Arash Derambarsh avocat des victimes présumées.
Voilà comment Arash Derambarsh explique ces nouvelles plaintes, qui surviendraient plus d'un an après les premières. Elles concernent toutes "des enfants âgés de 3 à 5 ans entre Pâques 2016 et décembre 2016, période durant laquelle travaillait l'éducateur au centre les Mille Potes qui s'avère être le seul centre d'Arcachon".
L' ancien animateur avait été mis en examen pour "agressions sexuelles sur mineurs de (moins de) 15 ans" fin 2016. Il avait alors été placé sous contrôle judiciaire avec interdiction de travailler au contact d'enfants. Les victimes présumées sont défendues par deux avocats du barreau de Paris Me Arash Derambarsh et Me Thierry Vallat.
Ces plaintes viseraient donc le pédophile présumé, mais aussi la mairie d'Arcachon pour "mise en danger d'autrui".
Affaire de pédophilie au centre aéré d'Arcachon : sept nouvelles plaintes déposées https://t.co/IoRWgJnzXd pic.twitter.com/m4GcKBcRJn
— France Bleu (@francebleu) March 21, 2019
"L'éducateur est le fils de la directrice de la DRH de la ville"
"Ce dossier avait été englué dans des explications, je dirais d’influence municipale", explique Me Arash Derambarsh.
Selon l'avocat, l'éducateur est "le fils de la patronne de la DRH de la ville d’Acachon". "Le dossier devait être correctionnalisé" raconte l'avocat. "On a qualifié les faits d’agression sexuelle, sauf que là, on parle de pénétration digitale et de fellation sur des enfants de moins de 5 ans". "Ça s’appelle un viol, donc c'est la cour d'assises".
C'est d'ailleurs pour lui la priorité aujourd'hui, faire en sorte que cette affaire soit "jugée à sa juste valeur ", c'est-à-dire devant les assises.
Selon l'avocat, l'éducateur aurait "reconnu avoir porté atteinte au corps de certains enfants" mais il nie le viol. "Les évidences sont là", explique l'avocat, "les médecins ont fait des attestations".
"L'éducateur ne possédait pas de diplôme"
Selon Arash Derambarsh, certains éléments du dossier sont "scandaleux". "L'éducateur n'avait pas son diplôme alors qu'il surveillait des enfants de 3 ans". "De plus, il était accompagné d'un mineur de 17 ans qui n'a d'ailleurs jamais été interrogé par la police".Toujours selon Maître Arash Derambarsh, le pédophile présumé, qui avait 20 ans au moment des faits, "aurait nié tout antécédent sexuel". Il aurait aussi nié avoir une quelconque relation sexuelle ou amoureuse au moment des faits. Or "une jeune femme a déposé en août dernier une plainte contre celui-ci". "Elle l'accuse de l'avoir violée en 2016 alors qu'ils entretenaient une relation".
La mairie d'Arcachon ne communique pas
Contactée par téléphone, la municipalité n'a pas souhaité répondre à nos questions. Par la voix de son service de presse, elle nous a informés qu'elle avait pris connaissance des nouvelles plaintes déposeés". "Cette affaire existe depuis longtemps. Nous avons déjà communiqué à plusieurs reprises, mais là pour le moment nous n'avons pas l'intention de réagir".Concernant l'identité du pédophile présumé et de ses liens avec un membre du personnel de la mairie, il nous a été répondu que cette personne n'était "pas le fils de la responsable de la DRH comme cela a pu être dit". "Cette femme n'a pas de responsabilités hiérarchiques"."Oui, elle travaille à la mairie, mais en tant qu'employée municipale". Nous n'avons pas pu avoir de précisions sur sa fonction précise.
Ecoutez maîtres Derambarsh et Viallat, avocats des victimes présumées :