A 27 ans, Charles est apprenti en maintenance nautique. Une aubaine pour ce passionné, qui a travaillé dans la restauration avant de reprendre des études. Les réseaux de France 3 et de France Bleu vous proposent jusqu'à lundi 28 mai "Tous apprentis !" pour découvrir les facettes de cette filière.
Tout sourire, vêtu du polo à l'effigie de son entreprise, Charles n'a que peu de temps à nous accorder. En plein mois de mai, le travail ne manque pas à l'atelier, et tous les bras sont les bienvenus, qu'ils soient ceux d'ouvriers qualifiés ou d'apprentis.
Le jeune homme à la stature imposante effectue son apprentissage en mécanique navale à Lège-Cap Ferret, chez Marine Plaisance service, une entreprise spécialisée dans l'entretien et la réparation de bateaux. Une formation entamée en octobre dans le cadre d'une reconversion.
Ancien employé en restauration
A 27 ans, Charles a déjà travaillé sept ans dans la restauration, après un premier CAP cuisine. Mais lassé par son emploi, à la recherche d'une meilleure qualité de vie, cet amoureux des bateaux décide de se réorienter. "Aujourd'hui, je fais des réparations sur les bateaux, des hivernages, des remises en route, le montage de bateaux neufs", énumère-t-il.Même si de son propre aveux, les journées sont bien remplies, Charles ne regrette pas son choix. "J'ai l'occasion d'apprendre dans une belle entreprise, l'équipe est gentille, et en plus on fait de beaux bateaux", se réjouit-il.
Après son CAP qu'il présentera en juin, il entend bien poursuivre sa formation avec un bac pro, tout en restant dans la même entreprise.
Apprentissage jusqu'à 30 ans
Charles étudie au CFA de la Teste-de-Buch. Depuis janvier 2017, la région Nouvelle-Aquitaine permet aux jeunes âgés de 16 à 30 ans d'effectuer un apprentissage, quand dans la majorité des régions françaises, l'âge limite est fixé à 26 ans.Une expérience réalisée en Nouvelle-Aquitaine comme dans six régions, et pourrait bien être étendue sur le plan national d'ici 2020.
Une aubaine pour son employeur
Une aubaine pour ceux qui, comme Charles optent pour un changement tardif d'orientation. Mais aussi pour les employeurs. D'autant plus dans un secteur comme la mécanique navale, qui peine énormément à recruter et est en perpétuelle recherche de main d'œuvre."C'est un avantage d'avoir des apprentis plus âgés. On peut leur confier des tâches différentes, leur donner des responsabilités qu'on ne confierait pas forcément à un jeune de 16 ans, assure Alexandre Dauzié, employé chez Marine Plaisance Services et maître de stage de Charles.
Il est plus mature, il peut s'occuper de la livraison des bateaux avec les clients par exemple.
Après sept années de vie active, c'est difficile de retourner à l'école
Seule difficulté concédée par le, plus si jeune, apprent : le retour sur les bancs de l'école. "Après sept année de vie active, c'est compliqué. Reprendre les horaires et les règles un peu strictes…"
Dans sa formation, Charles est entouré d'apprentis plus jeunes que lui, âgés pour la plupart entre 16 et 20 ans. "J'ai un peu le statut d'ancien, de papi, rigole-t-il. "Mais c'est très bien. Il y a certainement beaucoup de personnes qui y veulent le faire, et malgré ces difficultés, il faut oser se lancer".