La tempête Céline a provoqué d'énormes dégradations sur les parcs ostréicoles du banc d'Arguin à Arcachon. Les parcelles de certains professionnels ont été dévastées. Dépités voire démunis, ils tentent de limiter les dégâts avant deux prochaines tempêtes qui pourraient aggraver la situation.
C'est le cœur meurtri que certains ostréiculteurs du banc d'Arguin à Arcachon acceptent de faire part de leurs sentiments après les dégâts causés par la tempête Céline. Pendant les intempéries de ce week-end, leurs parcs à huîtres ont été détruits. Le banc de sable qui protégeait les coquillages "a explosé" selon leurs constatations. Ce sable recouvre désormais les huîtres et les structures métalliques indispensables pour travailler.
"En presque 40 ans de carrière, je n'ai jamais vu ça"
La gorge serrée, l'ostréiculteur Alain Poueydebasque nettoie et ramasse ses huîtres comme il le peut. Il est anéanti. "C'est hyper dur, c'est catastrophique" répète-t-il avec émotion. "J'ai perdu Noël sachant que l'on gagne notre vie à Noël (sic)." Il pense évidemment à ces fêtes d'année qui vont être bouleversées. "On passe trois ans pour tout construire et en trois heures, on perd tout. On ne peut rien faire. Je n'aurai pas de quoi fournir tous mes clients. Toutes les huîtres ont rétréci."
Alain Poueydebasque peut compter sur ses deux enfants, venus l'aider pendant les vacances pour tenter de déblayer le sable. Il peut également s'appuyer sur le soutien d'Olivier Laban, président du comité régional de la conchyliculture Arcachon Aquitaine, présent sur place. "C'est vraiment une machine à laver qui est passée sur les parcs à huîtres. En presque 40 ans de carrière, je n'ai jamais vu ça sur le bassin d'Arcachon" pose-t-il.
Mission sauvetage avant la prochaine tempête
La zone sud impactée représente la moitié de la production du banc d'Arguin. "La chance d'avoir un endroit idyllique vraiment abrité avec ce gros banc de sable" a été annihiliée par cette tempête surprenante. "On se retrouve à faire de l'ostréiculture dans les courants. Tout est cabossé" déplore Olivier Laban.
La mission sauvetage est donc lancée. "Les huîtres sont enterrées et il faut vite les sortir du sable pour qu'elles puissent respirer, se remettre à filtrer" poursuit-il. Sans oublier les structures métalliques également ensevelies.
Ces professionnels n'ont plus le temps de reconstituer les stocks avant Noël. "C'est une course contre-la-montre" concède le président du comité régional.
Pire, deux autres tempêtes pourraient aggraver les dégâts déjà conséquents. Et les ostréiculteurs risquent de ne pas pouvoir retourner sur place. "On ne pourra plus revenir pendant 8-10 jours car il y aura trop d'eau sur la zone" regrette Olivier Laban, impuissant.
D'autres ostréiculteurs, non touchés par la tempête, prêtent main-forte à leurs homologues. Une main-d'œuvre supplémentaire bienvenue, mais qui pourrait être insuffisante face à la puissance des futures intempéries.