Barsac cherche un médecin pour sa maison de santé : " nous ne sommes pas en zone prioritaire " regrette le maire

Depuis cinq ans, Barsac s'est dotée d'une maison de santé. Un bâtiment entièrement rénové au centre de la petite commune du sud de la Gironde. Mais malgré ses nombreuses démarches, la municipalité ne trouve pas preneur.

C'est une paisible commune rurale de deux mille deux cents habitants, au bord de la Garonne. Une ancienne prévôté royale du Moyen-Age,  au cœur du Sauternais, l'une des régions viticoles les plus renommées. A 35 kilomètres de Bordeaux, Barsac espère attirer de nouveaux habitants. Cent cinquante terrains seront ouverts à la construction dans les cinq prochaines années. 

Dominique Cavaillols s'y prépare. Réélu en mai 20, il sait qu'"il faut des services à la population". Et il a anticipé.
 

En 2016,  une Maison des services au public était inaugurée, la première en Gironde. Elle maintenait un bureau de poste (un temps menacé ), ajoutait un distributeur automatique de billets et facilitait les accès aux services publics (CAF, Pôle emploi,  MSA, Carsat). 

L'année suivante, une maison de santé voyait le jour, "idéalement placée dans un passage qui relie le parking du stade au Centre Bourg, à proximité de la pharmacie et des commerces" indique la mairie sur son site. Deux cabinets médicaux, une salle d'attente, un ascenseur pour personne à mobilité réduite. "On est prêt" pour accueillir deux médecins, insiste le maire de la commune. 

La commune a perdu l'un de ses cinq médecins, parti à la retraite. Trois autres devraient suivre le même chemin rapidement. 

Dominique Cavaillols sait qu'il pourra compter sur un jeune de la commune. Quentin réalisera son rêve de môme dans trois ans, quand il aura validé son internat : soigner les Barsacais. 

"C'est génial ! On est très fiers et très heureux pour lui" s'enthousiasme le premier édile. Mais en attendant, il "fait du tapage", alerte la presse, laisse des annonces à la faculté de médecine. 

En vain. Il a bien eu quelques candidats intéressés à qui il a pu faire visiter la maison de santé, mais aucun n'a donné suite. 

C'est la galère chez nous, pour la simple et bonne raison que nous ne sommes pas en zone prioritaire. Elle s'arrête à la commune voisine.

Dominique Cavaillols

France 3 Aquitaine

Le maire de Barsac affirme avoir découvert, par hasard, l'existence de ce dispositif mis en place par le gouvernement depuis 2017, celui des zones sous-denses en médecins. C'est l'Agence Régionale de la santé qui arrête les zones d'intervention prioritaire et les zones d'action complémentaire et délimite les communes concernées.  Les médecins qui s'y installent bénéficient de mesures notamment fiscales très avantageuses.  

Une forme de concurrence déloyale pour la commune de Barsac, qui, malgré des locaux mis à disposition, ne parvient pas à convaincre les praticiens.