Les entreprises qui travaillent avec la Chine commencent à ressentir les effets de l'épidémie de coronavirus. A Blaye, en Gironde, une PME, spécialisée dans la robinetterie pour le transport de produits dangereux, craint de manquer de matière première.
Les pièces commencent à se faire rares. A Blaye, en Gironde, l'entreprise Perolo, spécialisée dans la fabrication de robinetterie manque de matière première.
Déplacements limités
La PME se fournit dans une filiale, une fonderie basée à Rudong en Chine, à plus de 800 kilomètres de Wuhan, l'épicentre de l'épidémie de coronavirus. Sur place, les règles sont très strictes, les transports en commun sont à l'arrêt, et les autoroutes bloquées à la sortie de la ville. Les déplacements sont désormais limités aux situations d'urgence.Conséquence de la situation sanitaire sur place : les employés de la fonderie devaient reprendre le travail le 3 février après les congés du nouvel an. Ils n'ont pu retrouver leur poste que le 9 février. Et depuis, la fonderie tourne au ralenti.
Envisager la rupture d'approvisionnement
"Aujourd'hui on a à peu près deux mois qui sont couverts, explique Thierry Bourguignon, le dirigeant de la PME.Si la crise doit continuer, et qu'on ne peut plus fabriquer en Chine ou qu'on ne peut plus expédier vers ici, on commencera à avoir de problèmes de manque de composants pour pouvoir livrer nos clients en Europe".
L'entreprise blayaise doit désormais envisager la rupture d'approvisionnement. Une situation inquiétante avec des conséquences en France mais aussi en Chine.
Soixante-dix salariés en Chine
La fonderie de la PME emploie 70 salariés à Wudang, dont un Français. "La fonderie va se retrouver dans une situation de chômage 'technique', avec les protections qui sont des protections différentes, sauf si le gouvernement chinois nous demande de continuer à payer malgré les contraintes;.
C'est déjà la consigne qu'on a reçue.
On nous a demandé de continuer à maintenir le salaire de gens qui ne travaillent pas.
Dans l'attente de décisions sanitaires du gouvernement chinois, la PME blayaise pourrait se tourner vers d'autres fournisseurs. Mais ce revirement s'annonce compliqué : la majeure partie de ses outils de production sont eux aussi confinés en Chine.
Voir le reportage de France 3 Aquitaine