134 626 € récoltés par le monde du vin au profit du collectif #ProtegeTonSoignant

La vente aux enchères de 1041 bouteilles réalisée par d’iDealWine au profit de #ProtegeTonSoignant a permis de récolter une belle somme qui permettra d’acheter du matériel médical pour les hôpitaux qui en ont le plus besoin. Plus de 100 domaines ont donné dont de nombreux Bordelais.

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C’est une histoire assez remarquable qui a été mise sur pied en 10 jours. Un élan de solidarité et de générosité, parti de 3 personnes Mathilde de l’Ecotais du Collectif Protège Ton Soignant(#protegetonsoignant),Angélique de Lencquesaing d’iDealWine et Karine Valentin du côté vignerons. Une idée qui a rebondi sur leur carnet d’adresse et c’est ainsi que s’est montée cette vente aux enchère caritative.

Karine Valentin, journaliste et critique à la Revue du Vin de France raconte comment l’idée a rapidement fait son chemin : « cela fait 25 ans que je traine dans le vignoble et je connais beaucoup de monde. Je suis aussi amie avec Mathilde de l’Ecotais, styliste, photographe culinaire et engagée dans la solidarité; elle m’avais parlé de son action au sein de #ProtegeTonSoignant et avec Angélique de Lencquesaing elles m’ont dit qu’elles cherchaient à faire une vente de charité pour le collectif. il fallait qu’on aille très très vite fin avril. Elles m’ont demandé de collecter des échantillons..."

J’ai passé mon week-end de Pâques à passer des coups de fils et j’ai eu un accueil formidable des vignerons, propriétaires et directeurs confinés, ravis de s’associer à ce collectif #ProtegeTonSoignant. Cela a été formidable et a eu un effet boule de neige dans le vignoble »Karine Valentin journaliste RVF

SUR 1041 BOUTEILLES VENDUES, 447 VINS DE BORDEAUX

Au total ce sont 1041 flacons qui ont été collectés et tous vendus en 315 lots. « A Bordeaux, nous avons eu beaucoup de vignerons et domaines de Saint-Emilion, comme le Domaine de l’A de Stéphane Derenoncourt, la Gaffelière, Figeac, tous les domaines de Boüard, ceux de Nicolas Thienpont, les vignobles Rolland, j’ai eu Pierre Lurton pour Yquem et Cheval Blanc, les Moueix ont donné du Pétrus, la Conseillante aussi;  j’ai eu aussi beaucoup de Médoc avec Brane-Cantenac, Talbot, les Cuvellier également… En Pessac-Léognan, les Bonnnie avec Malartic-Lagravière, Carbonnieux…

Parmi les châteaux qui ont donné, Jean-Michel Laporte directeur de Talbot témoigne : « on a offert une caisse de 6 magnums de Talbot 2010… Avec Madame Bignon, on n’a pas tergiversé, de notre côté on a plutôt été épargné dans notre région, donc si on peut participer à l’effort guerre à notre petit niveau, on a aussi aidé l’association « à la bonne heure » qui a livré des plateaux repas sur Bordeaux… » Séverine Bonnie du château Malartic-Lagravière raconte aussi « on m’a appelé quasiment la veille pour le lendemain…

On a offert 6 magnums de Malartic-Lagravière 2014, c’est vachement bien ce qu’ils ont fait, on n’a pas hésité, on aurait pu donné plus avec les Crus Classés de Graves qui avait une réunion sur Zoom, mais c’était trop juste, là on réfléchit à aider aussi la restauration extrêmement sinistrée… » Séverine Bonnie du château Malartic-Lagravière.


« A la veille du week-end de Pâques, la France était à l’arrêt, on cherchait à contribuer caritativement pour aider », précise Angélique de Lencquesaing d’iDealWine. « On a cherché dans nos stocks et isolé une vingtaine de flacons qui nous appartenait et en discutant avec Karine Valentin, elle me dit je ne fais que déguster du vin, j’ai l’impression je ne sers à rien, et je lui raconte mon idée. Elle me dit rapproche toi de Protège Ton Soignant qui venait de se créer et de Mathilde de l’Ecotais, et ensemble on s’est dit pourquoi ne pas monter une vente de vin. Dans le week-end de Pâques, Karine a appelé tous ses amis…"

Il y a eu un « cluster » bordelais qui s’est constitué très rapidement avec les propriétés qui étaient en recherche de quelque chose à faire, beaucoup de bonnes volontés se sont exprimées » Angélique de Lencquesaing d’iDealWine.


Et de poursuivre à commenter cet élan du monde du vin bordelais : « la société Dartess (spécialiste de logistique et transport de vin) a dit bien sûr on va réunir les vins à titre gratuit et on va les expédier jusqu’à votre entrepôt de Colombes », et ils ont même fait une tournée pour réunir les vins retardataires. C’est pour cela qu’on a eu une contribution des vins de Bordeaux extrêmement significative. » 

Au total ce sont 116 domaines qui ont participé, 17 régions représentées avec dans le top 3 : Bordeaux avec 447 flacons (sur 1041) et 75150€ récoltés sur ces vins, la Bourgogne avec 113 flacons et 18194€ et la Champagne avec 76 flacons et 13001€.

On voulait tenir cette vente pendant la phase du confinement, pour agir au coeur de la crise pour être efficace vis-à-vis de Protège Ton Soignant et des Hôpitaux, avant que les gens ne soient démobilisés, mais on est loin d’être sorti de cette crise et des besoins pour les hôpitaux« , Angélique de Lencquesaing.

 
L’une des chevilles ouvrières de cette opération, c’est aussi et bien sûr Mathilde de l’Ecotais, artiste, réalisatrice de films publicitaire dans le « food »: « je n’ai pas grand chose à voir avec le monde médical au départ, mais j’ai rallié ce monde des soignants. On était 10 au début dans le collectif, puis 20, 50 et aujourd’hui 110 personnes avec plusieurs pôles et zones d’action, et chacun avec ses compétences, notre façon de faire c’est comme une guérilla. On a commandé des masques, bouses, sur blouses, respirateurs et pousse-seringues… »

La première grosse opération, « notre coup d’envoi a été organisée avec Laurent Dumas, promoteur très investi dans le monde de l’art,  avec une vente aux enchères grâce aux dons d’artistes et de galeries, on a levé 2,5 millions d’euros avec Piasa, la totalité a été rétrocédé à #ProtegeTonSoignant. Après Karine Valentin et Angélique de Lencquesaing m’ont proposé une action, elles avaient mis de côté du vin et je me suis dit on peut aller plus loin, on a appelé les maisons de vin et les copains et en 10 jours on a monté la vente. On a récolté 134 600 euros, tous les euros vont aux soignants à l’achat de matériels, par exemple l’achat de 2 respirateurs c’est 38000 €. On a délivré de nombreux hôpitaux partout en France, on a beaucoup fait pour l’Alsace, l’Ile de France, les Hauts de France et la Corse, on a répondu aux urgences et aidé tous les hôpitaux qui nous ont appelé« , Mathilde de l’Ecotais.

Depuis la création de #ProtegeTonSoignant, « on a dépassé les 6 millions collectés, c’est une goutte d’eau mais on est arrivé à plusieurs moments cruciaux » Mathilde de l’Ecotais du collectif #ProtegeTonSoignant.
 

DES MASQUES, SURBLOUSES, RESPIRATEURS LIVRES AUX HOPITAUX 

Autre personne importante dans le dispositif #ProtegeTonSoignant Thomas Clozel, ancien médecin
et chef de clinique en oncologie à l’Hôpital Henri Mondor à Créteil. Il était confiné durant cette période en Bretagne, le reste du temps il est sur New-York où il a fondé Owkin, spécialiste de l’intelligence artificielle, il collabore avec de nombreux hôpitaux en France et l’AP-HP.

Au total, on a livré 180 hôpitaux, on a cherché à valider le besoin des hôpitaux et leur livrer le matériel qui leur fallait avec des fournisseurs fiables » Thomas Clozel du collectif #ProtegeTonSoignant.

« Au départ, Strasbourg et Colmar avaient des besoins urgents en respirateurs, et puis nous avons eu des demandes de masques car beaucoup de médecins ont travaillé au début sans masque, c’est pour cela aussi qu’il y a eu beaucoup de médecins et soignants malades. On a diversifié nos sources, on a pu livré des centaines de milliers de masques grâce à cette diversification sur mars, début avril les besoins en respirateurs se sont calmés, mais le consommable blouses et masques toujours autant, tant pour les hôpitaux que pour les médecins libéraux, des cliniques aussi ne savaient pas comment se sourcer…Nous avons aussi eu la demande d’échographies et de seringues-électriques. Et puis aussi on a livré des frigidaires, quand on voit les salles de garde, c’est quelque chose d’inquiétant. Certains soignants n’avaient pas à manger, on a livré des repas", précise Thomas Clozel.

Thomas Clozel regrette le retard à la compréhension des besoins et les couacs du gouvernement qui a mis du temps à comprendre ces besoins, mais personne n’avait prévu tout cela, ce n’était pas facile, reconnait-il, aussi leur collectif a permis de mettre un peu d’huile dans ces rouages et pallier quelques manques. Tous ont fait joué leur réseau et cette vente caritative en est un parfait exemple. 

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