170 000 euros en 1 an pour un agent de sécurité bordelais qui faisait travailler sous son nom des clandestins

L'homme, d'origine sénégalaise, fournissait des copies de son agrément professionnel, de son titre de séjour et de ses coordonnées bancaires à des compatriotes en situation irrégulière. 15 hommes ont ainsi travaillé sous son identité à travers la France. Mais c'est lui qui empochait les salaires.

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Les agents de la brigade mobile de recherche zonale de la Police aux Frontières ont eu vent de l'escroquerie en décembre dernier. Ces policiers sont chargés de lutter contre l'exploitation des migrants. Ils recherchent toute personne qui tenterait de tirer profit de la détresse des sans-papiers pour s'enrichir.

Ils sont 15 en Nouvelle-Aquitaine.

Samedi dernier ils ont interpellé un agent de sécurité d'origine sénégalaise à l'aéroport de Bordeaux. Il allait décoller pour Roissy dans l'objectif de rejoindre Dakar. Il allait s'enfuir.

"Son trafic a commencé fin 2019, début 2020" indique le responsable de la brigade néo-aquitaine. "Il avait tous les agréments pour être agent de sécurité, il habitait à Bordeaux et travaillait dans le secteur".

Il a utilisé une ruse bien connue : celle de faire travailler des personnes sous sa propre identité en vue de récupérer leurs salaires. "Il a fourni des copies de ses agréments d'agent de sécurité, de son titre de séjour et de ses documents bancaires à une quinzaine d'individus. Tous étaient d'origine sénégalaise comme lui et tous étaient en situation irrégulière".

Une centaine d'euros pour eux, le reste pour lui

Ces faux "clones" partaient signer des contrats aux quatre coins de l'hexagone. "Sur l'année 2020, l'ensemble des salaires perçus se sont élevés à 170 000 euros. Il ne reversait qu'une centaine d'euros par mois aux clandestins" précise le responsable de l'enquête.

Le reste, l'escroc le transférait au Sénégal où il investissait dans l'immobilier. "Il achetait des terrains pour faire construire et se constituer un patrimoine". 

Juste avant son interpellation samedi, il semblait se sentir menacé d'où sa volonté de fuir. Il avait demandé à ses 15 petites mains d'arrêter de travailler sous son nom.

Il a été déféré au parquet de Bordeaux lundi matin et placé sous contrôle judiciaire. Son passeport lui a été retiré. Il comparaîtra en juin prochain devant la justice. 

Il est poursuivi pour blanchiment de travail dissimulé, fraude fiscale, aide au séjour irrégulier et fourniture frauduleuse de documents administratifs. 

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