Il n’y a pas si longtemps, on l'appelait le Port autonome de Bordeaux, suite à la réforme portuaire en 2008, il est devenu Grand port maritime. Les métiers pratiqués ici sont extrêmement divers et certains correspondent à des profils très spécialisés. Portraits croisés.
Au fil du temps
Situé à un carrefour de routes terrestres fluviales et maritimes, le Port de Bordeaux est un port d'estuaire ancien.
Il a connu l'apogée de son activité de commerce et d'échanges au XVIII siècle. Bordeaux approvisionne ainsi une grande partie de l’Europe en café, cacao, sucre, coton et indigo, et devient le 1er port français et le deuxième port mondial après Londres.
On peut aisément imaginer l'activité humaine foisonnante à cette époque sur les quais de la ville.
Aujourd'hui, depuis le réaménagement des quais, les Bordelais retrouvent leur fleuve et peuvent à nouveau admirer des paquebots de luxe.
C'est d'ailleurs pour permettre à ces bâtiments impressionnants et à leurs passagers internationaux de continuer à bénéficier de cette vue imprenable sur la ville que le dernier pont construit, le pont Chaban Delmas, a été doté d'une travée centrale levante.
Au fil du fleuve
Si le promeneur peut apercevoir ces superbes bateaux de croisière trônant au port de la lune, ces derniers ne représentent (en 2019) qu'une cinquantaine d'escales.
Actuellement, plus de 1000 navires transitent chaque année par le port de Bordeaux. Celui-ci dispose de 7 terminaux spécialisés répartis le long de l'estuaire sur 100 km (hydrocarbures, céréales, etc...).
Depuis Bassens jusqu'au Verdon, ce trafic représente 6 à 7 millions de tonnes par an, soit 95% des besoins énergétiques du sud-ouest.
Les professionnels du fleuve
Avec un bassin d'emploi de 8100 personnes dont 340 salariés, le grand Port maritime de Bordeaux offre une palette de métiers spécialisés, souvent spécifiques, parfois méconnus mais toujours essentiels pour la bonne marche de cette institution.
Découvrez le quotidien des ces travailleurs du fleuve dans le documentaire Grand format d'Alexandre Berne, sur NoA.
Bienvenue au pays des experts
Les dragueurs
Travailleurs de l'ombre, sans leur activité, pas de navigation possible : le chenal de la Gironde et de la Garonne serait rempli de vase et la majorité des navires de commerce ne pourraient plus passer. Chevaliers du fleuve, ils boutent hors du chenal les alluvions déposés par les marées. L'action de ces "dragueurs professionnels" est primordiale et chaque année pas moins de 13 millions d'euros sont consacrés à ce service.
Les pilotes
Dans la communauté maritime, ils sont considérés comme des seigneurs en raison de leur parfaite connaissance du milieu. La mission du pilote est capitale. C'est lui qui guide les plus gros navires dans les méandres des eaux du fleuve qui souvent se resserrent.
Le pilote assiste obligatoirement le capitaine du navire à l'entrée et à la sortie du port. Le pilotage a été rendu obligatoire par les nations maritimes pour protéger les chenaux et les installations portuaires ainsi que pour participer à la sécurité et à la police de la navigation maritime.
Les remorqueurs
En fonction de la taille du navire, ils seront un ou deux voire trois. Ils suivent les ordres du pilote et sont en charge des manœuvres d'amarrage lors de l'accostage ou de l'appareillage.
Quelle que soit la météo, ils sont toujours sur le qui vive car ils peuvent également intervenir pour des opérations d'assistance d'urgence ou d'incidents que ce soit sur le fleuve ou en mer.
Les lamaneurs
C'est peut-être le métier le moins connu du grand public. Les lamaneurs interviennent à la fin, ils sont le dernier maillon de la chaîne pour l'accostage. Ils ont pour mission d'amarrer et de désamarrer le bateau.
C'est un métier physique et à risque car il faut parfois embarquer sur le navire pour préparer les amarres avec l'équipage, se coordonner en deux équipes sur le pont et sur le quai et travailler de concert afin de préserver la sécurité et l'efficacité de la manœuvre . Ils sont toujours en relation avec l'officier de port et le pilote maritime.
Dockers et grutiers
Lorsque le navire (quand il est de commerce) se trouve à quai, débute alors le balai des dockers et des grutiers. Ils assurent le déchargement et le chargement des marchandises.
Les dockers, contrairement à une idée reçue, ne font pas partie du personnel de l'établissement.
Le port de Bordeaux emploie trois catégories distinctes de personnel : une majorité de salariés de droit privé, régis par la Convention Collective Nationale Unifiée "Ports et Manutention", des marins (marins d'appui et officiers), relevant du statut applicable aux marins de commerce, des fonctionnaires, peu nombreux, détachés pour une durée limitée de leur administration d'origine. L'effectif s'élève aujourd'hui à 340 personnes.