Sans surprise aucune, c'est le maire de Mérignac Alain Anziani, seul candidat présenté par la majorité EELV, PS PC et Generation.s qui a été élu ce vendredi 17 juillet à la tête de Bordeaux métropole.
"Une journée historique" pour Pierre Hurmic, un "événement considérable" selon Alain Anziani. Le maire de Mérignac est devenu, avec 65 votes sur 66 votes exprimés, président du conseil de Bordeaux Métropole ce vendredi. Seuls deux candidats étaient en lice : Alain Anziani pour le PS- EELV- Generation.s et le PC, et Philippe Poutou, pour la liste Bordeaux en Luttes.
Un à un les conseillers communautaires présents se sont rendus dans l'isoloir, le tout dans le respect des gestes barrières : masque, gel hydro alcoolique, et à chacun son stylo.
A l'annonce des résultats, Alain Anziani , élu à la tête d'une collectiité de presque 800 000 habitants, a pris la parole pour rappeler le travail de ses prédécesseurs, et préciser ses engagements. "Je serai le garant de l'équité territoriale, (…) du dynamisme et de l'innovation. Je souhaite une métropole agile, déconcentrée et proche des habitants. Je serai aussi le garant des engagements pris".
La transition écologique, un "défi enthousiasmant"
Un discours qui a également été l'occasion d'aborder l'urgence climatique "un défi extraordinaire, enthousiasmant et historique. La transition écologique sera au cœur de nos actions".Alain Anziani a également développé ses ambitions pour la mobilité : rendre leur place aux piétons, repenser la ville pour favoriser la circulation des vélos, optimiser les transports en commun… tout en prenant compte de la voiture, "pour moi ce n'est pas un gros mot", a-t-il assuré.
Sur le volet social, le président a évoqué les problématiques liées à l'habitat insalubre ou encore les espaces temporaires d'insertions pour les gens du voyage.
Retrouvez ce soir dès 19 heures Alain Anziani, le nouveau président de Bordeaux métropole dans le 19/20 de France 3 Aquitaine.
Les élus de droite ont quitté la salle
La séance, présidée par le doyen de l'assemblée Jean-Claude Feugas, s'est ouverte sur une prise de parole de Patrick Bobet, le président sortant de Bordeaux métropole. Le maire du Bouscat a rappelé son opposition à la fin de la cogestion. "Nous sommes congédiés brutalement après cinquante ans de cogestion". Il a ensuite fustigé les "très mauvaises manières" des "Verts". "Vous tournez le dos à l'élégance qui vous a été faite il y a six ans, renouvelée il y a seize mois", a-t-il déploré avant d'appeler les élus des onze communes de droite et du centre "Communauté d'avenir" à quitter la salle.
Philippe Poutou candidat pour faire entendre une "colère sociale"
Un comportement qualifié de "cirque" et de "caca nerveux" par le seul autre candidat à la présidence du Conseil Philippe Poutou. Le représentant de Bordeaux en luttes, a tenu à présenter les raisons de sa candidature avant l'ouverture du scrutin."On ne voudrait pas qu'on nous prenne pour des fous, a-t-il lancé aux conseillers communautaires dans la salle, on est lucide. Mais on est là pour faire entendre une colère sociale, un ras-le-bol contre une société injuste et faire entrer cette colère au parlement bordelais". Philippe Poutou a également rappelé son désaccord avec la majorité actuelle.
On veut faire entendre une autre voix, celle d'une population rendue invisible et qui n'a jamais le pouvoir.
La fin d'un système
Depuis son élection à la mairie de Bordeaux, et même tout au long de sa campagne Pierre Hurmic avait régulièrement fait part de son opposition au système de cogestion, mis en place depuis les débuts de la Communauté urbaine de Bordeaux (Cub) sous Jacques Chaban-Delmas.Jusqu'à présent, majorité et opposition se partageaient la gestion de la communauté, devenue en 2015 Bordeaux Métropole. Un système jugé trop tiède par le tout nouveau vice-président du Conseil. " Le problème de la cogestion, c'est que les gens faisaient semblant de se mettre d'accord sur des orientations… c'était souvent à minima ", rappelait-il encore cette semaine.
Le président Alain Anziani, qui était pourtant favorable au partage des vices-présidences entre opposition et majorité s'est heurté au refus catégorique de l'équipe de Pierre Hurmic .
Ce n'est pas un mystère que je souhaitais un large rassemblement, a déclaré le président élu. Mais il n'a pas été possible. (…) La métropole n'a pas de sens sans Bordeaux, et Bordeaux ne peut exister sans la métropole.
6 groupes devraient composer la nouvelle assemblée de #Bordeaux Métropole : génération.s, E.E.L.V, PC, PS, L.R.E.M, droite et centre. Il faudra trois élus pour constituer un groupe politique (le règlement intérieur va changer) @F3Aquitaine pic.twitter.com/kbLApUBjG1
— Guillaume Decaix (@gdecaix) July 17, 2020
Plus d'informations à venir