L'établissement français du sang espère un "sursaut de la population" indispensable pour poursuivre la prise en charge des patients. Car les stocks sont au plus bas. Il faudrait 1000 dons supplémentaires par jour.
C'est une semaine à haut risque pour l'Etablissement Français du sang. Entre Noël et le jour de l'an, les dons sont généralement en baisse mais les besoins, eux, restent élevés.
Or les stocks ne sont pas suffisants. Ils atteignaient même des niveaux historiquement bas fin novembre. A tel point que l'EFS lançait une alerte rouge. Un appel resté sans effet dans un premier temps. A la mi-décembre, les stocks avaient même continué à baisser.
En Nouvelle-Aquitaine, ce 26 décembre, 9 400 poches étaient disponibles. Il en faudrait 10 000. La région ne dispose que de 8,4 jours de réserves en O négatif quand 10 à 12 jours sont nécessaires pour assurer les transfusions en cas d'urgence vitale.
L'établissement Français du sang avance plusieurs explications. Les virus hivernaux, en particulier la grippe plus précoce et plus virulente cette année, et la reprise de la Covid ont pu contaminer les donneurs. Le prix du carburant a pu décourager certains. Enfin les conditions météorologiques n'ont pas aidé. Lors la dernière vague de froid en Nouvelle-Aquitaine, la température dans quelques salles de collecte ne dépassait pas les 12 à 13 degrés. Il a fallu annuler quelques collectes.
Fabien Lassurguère responsable régional des prélèvements note aussi un changement d'habitude depuis le dernier confinement.
Avant quand on lançait un appel, les donneurs répondaient. On remplissait nos rendez-vous. Aujourd'hui, c'est plus difficile de les mobiliser.
Certaines collectes mobiles affichent une chute de 30% des dons.
Pourtant, la Nouvelle-Aquitaine, comparée aux autres régions de France, parvient à contenir la baisse de ses stocks. Par anticipation, des collectes stratégiques ont été programmées. Dans les villes universitaires, par exemple, des opérations 100% campus ont permis de récolter entre 1200 et 1300 poches entre octobre et décembre explique Camille Journet, directrice de la communication de l'EFS en Nouvelle-Aquitaine. L'EFS compte aussi sur les vacanciers qui passent les fêtes en Nouvelle-Aquitaine.
Et l'appel aux dons a mieux fonctionné que prévu. Plus de 5100 produits contre 4.900 espérés. Mais le Docteur Michel Jeanne, directeur de l'EFS Nouvelle-Aquitaine estime que les perspectives restent très inquiétantes pour le mois de janvier.
Le niveau des réserves est inférieur à ce dont nous avons besoin pour assurer toutes les transfusions de façon sereine. Il faut continuer à donner !
Fabien Lassurguère rappelle qu'un homme peut donner son sang six fois par an, une femme quatre fois. La moyenne est de 1,8 don par an et par donneur. "On a besoin que les donneurs viennent sur la durée" insiste-t-il.
Les points où donner son sang sont indiqués sur le site de l'EFS