Abdourahmane Ridouane, président de la mosquée de Pessac, en Gironde et accusé d'apologie du terrorisme, sera finalement jugé le 13 janvier 2025. Placé sous contrôle judiciaire, il devrait être libéré ce 6 novembre du centre de rétention administrative où il avait été placé. Il reste sous le coup d'une obligation de quitter le territoire.
Abdourahmane Ridouane est le président nigérien de la mosquée Al Farouk de Pessac en Gironde, d'obédience salafiste. Sous le coup d'une Obligation de quitter le territoire français (OQTF) depuis le mois d'août dernier, il sera remis en liberté ce 6 novembre, au terme de la période légale de rétention administrative de 90 jours. Abdourahmane Ridouane était détenu dans un Centre de rétention administrative (CRA) de Seine-et-Marne.
Parallèlement, l'imam devait être jugé en comparution immédiate pour "apologie du terrorisme" au tribunal correctionnel de Meaux, ce lundi 4 novembre. Son avocat, Me Sefen Guez Guez, indique sur son compte X (ex-Twitter) que l'affaire a été renvoyée au 13 janvier 2025. D'ici son jugement du 13 janvier, il est demandé à M. Ridouane de ne pas quitter le territoire.
Le président de la mosquée de Pessac M. Ridouane vient d’être placé sous contrôle judiciaire jusqu’à son audience du 13 janvier 2025. Il sera libéré (IA) du CRA ce mercredi. pic.twitter.com/z9PtvxzqSD
— Sefen Guez Guez (@Me_GuezGuez) November 4, 2024
Interdit et obligé de partir ?
Les autorités lui reprochent des propos ou prises de position accusant la France de pratiquer une "islamophobie d'Etat". Il aurait aussi "justifié des actes terroristes" et "provoqué à la discrimination ou à la haine envers les pays occidentaux, l'État d'Israël ainsi que l'ensemble des personnes de religion juive". Mais aussi des messages "légitimant" l'attaque du Hamas contre Israël, le 7 octobre 2023, ou à la mémoire de son ex-chef politique après son assassinat fin juillet à Téhéran.
L'imam avait engagé plusieurs recours auprès du tribunal administratif et du Conseil d'Etat, qui ont été rejetés.
Apologie du terrorisme
Le 30 octobre dernier, Abdourahmane Ridouane a été placé en garde à vue pour "apologie du terrorisme", selon le ministre de l'Intérieur M. Retailleau. Selon une source policière, M. Ridouane a été placé en garde à vue à la demande du parquet de Meaux, "à la suite d'un signalement du ministre de l'Intérieur faisant état de la diffusion de plusieurs vidéos et de la publication de messages sur les réseaux sociaux pouvant être constitutifs du délit d'apologie du terrorisme".
Le parquet avait requis en vain vendredi, dans l'attente de l'audience, un placement en détention provisoire. Me Sefen Guez Guez, sollicité par l'AFP, dénonce "un détournement de procédure", pointant que les faits reprochés à son client sont connus depuis longtemps, y compris le message relatif à Ismaïl Haniyeh fin juillet. À une semaine de sa libération du CRA, son avocat dénonce une "procédure bâillon fondée sur des propos datant de plusieurs mois".
🔴[Communiqué] A une semaine de sa libération du centre de rétention, le président de la mosquée de Pessac placé en garde à vue pour apologie d'acte de terrorisme. pic.twitter.com/EocygsdHI7
— Sefen Guez Guez (@Me_GuezGuez) October 30, 2024
D'ici le renvoi au 13 janvier, le tribunal a placé Abdourahmane Ridouane sous contrôle judiciaire. Il est tenu de pointer chaque semaine au commissariat de Pessac une fois par semaine avec interdiction de quitter le territoire français, malgré son OQTF. Les deux procédures, administrative et judiciaire, viennent donc se contredire.
On ne sait pas, pour l'heure, si le président de la mosquée Al Farouk de Pessac sera ou non assigné à résidence. La préfecture de Gironde a indiqué qu'elle communiquerait ce 6 novembre sur cette affaire.