L'étudiant tourangeau condamné en première instance à cinq ans de prison avec sursis pour agressions sexuelles sera jugé en appel ce 3 décembre à Orléans. On revient en trois questions sur ce procès qui s'annonce très suivi.
Retour au tribunal pour Nicolas W., cet étudiant en médecine de 27 ans condamné en première instance à cinq ans de prison avec sursis. Il sera jugé ce 3 décembre par la cour d'appel d'Orléans pour des agressions sexuelles sur deux anciennes camarades.
Que reproche-t-on à Nicolas W. ?
Les faits imputés à l'étudiant auraient eu lieu entre 2017 et 2020. En tout, cinq femmes ont porté plainte pour viol et agressions sexuelles. Lors de l’audience du 22 février 2024, Nicolas W. reconnaît, quant à lui, "avoir commis des agressions sexuelles", en plaidant, pour sa défense, sa forte alcoolisation lors des soirées qu’il fréquentait.
Fait assez rare pour être souligné : c'est le parquet de Tours qui a interjeté appel de cette décision, bien en-deçà des réquisitions (quatre ans de prison dont un an ferme). En outre, comme on l'apprend dans la République du Centre, le jeune homme a aussi été condamné en décembre 2023 à quatre mois de prison avec sursis par le juge des enfants, pour une première agression sexuelle commise en 2013 (il était alors mineur).
Quelles procédures disciplinaires ?
Placé en détention provisoire de septembre à novembre 2020, le jeune homme a été soumis à l'époque à un contrôle judiciaire, mais a néanmoins été en mesure d'être transféré à Limoges, où il a effectué un stage en gynécologie. Un transfert "facilité", selon le collectif "Action féministes Tours" par une "lettre de recommandation" signée de la main du doyen de la faculté de médecine de Tours, Patrice Diot.
Après sa condamnation en première instance, et alors qu'une procédure disciplinaire est en cours à Tours, Nicolas W. intègre ensuite discrètement la faculté de santé de Toulouse, et débute son internat au service radiologie comme le révèle France 3 Occitanie. Il n'intègrera finalement pas ce service, ni celui de Carcassonne où il devait arriver début novembre, suite à une forte mobilisation et à sa suspension par l'ARS Occitanie, qui intervient finalement le 24 octobre 2024. Le 27 novembre, le tribunal administratif confirme cette décision jusqu'à la fin des poursuites.
Pourquoi une manif ?
De simple fait divers, l'affaire est donc devenue politique après la poursuite du parcours de formation de cet étudiant, fils de médecins. Le secteur de la santé est l'un de ceux où les associations féministes pointent régulièrement la culture du viol, et le manque de formation au consentement des praticiens s'est poursuivi.
En raison de ce contexte, le collectif féministe 45 a appelé à une manifestation ce 3 décembre "devant le palais de justice d'Orléans dès 13h". "Le collectif du Loiret s'associe au collectif de la Haute-Garonne pour dire qu'il est inadmissible que Nicolas W. puisse continuer à exercer au contact des femmes et demande à ce qu'il n'y ait aucune complaisance lors du jugement du 3 décembre."
L'audience devrait débuter à 13h30, ce 3 décembre.