Elle a distribué 20% en plus de denrées de première nécessité pendant le confinement, puisant dans ses stocks. La banque alimentaire de Bordeaux et de la Gironde lance sa campagne d'été, forte de nouveaux partenaires et d'étudiants venus grossir les rangs de ses bénévoles.
Sur le site de la banque alimentaire de Bordeaux-Gironde, le mot du président rappelle un "chiffre brutal". "Selon l'Observatoire Girondin de la Précarité et de la Pauvreté, en Gironde, 200 000 personnes vivent sous le seuil de pauvreté."
Et la situation s'est dégradée en avril et mai, confirme Gilles Dupuy, président de la banque alimentaire de Bordeaux :
Pendant les 8 semaines de confinement, la Banque Alimentaire affirme avoir distribué l’équivalent de plus d’un million de repas en Gironde, ainsi que des produits d’hygiène.Pendant le confinement, on a eu une augmentation de 20% de la distribution. Ce chiffre permet de dire que la pauvreté s’aggrave.
18 000 personnes ont pu en bénéficier. 90% d'entre-eux étaient des habitués. Mais un nouveau public, étudiants, SDF et migrants, est venu s'y ajouter.
Ce réseau d'aide alimentaire, créé en 1984, s'appuyait déjà, à l'échelle nationale, sur la grande distribution, les collectes grand public et les dons des industriels, des agriculteurs et des institutionnels pour collecter ses denrées.
Une lutte contre le gaspillage alimentaire et des dons qui permettent de récolter des produits de première nécessité (lait, féculents, conserves de poissons/viandes/légumes, huiles, compotes, céréales) et d'hygiène. Des produits qui sont ensuite distribués à des associations et des centres communaux d'action sociale chargés de les donner gratuitement aux bénéficiaires.
Pour faire face à la hausse de la demande, la banque alimentaire a noué de nouveaux partenariats. Le centre de Bordeaux et de Gironde a, par exemple, conclu un accord avec le CROUS et les mairies qui ont un campus universitaire sur leur territoire.
"On a servi à peu près six fois plus d’étudiants qu’habituellement pendant cette pandémie. On les a servis sur les campus" précise Gilles Dupuy.
Une initiative qui a eu un effet inattendu, un "élan de solidarité exceptionnel" se félicite le Président de la banque alimentaire de Gironde. Suite à plusieurs appels à bénévolat, "les étudiants ont répondu présents" et ont rejoint les 50 à 60 gilets orange nécessaires chaque semaine dans le département.
Pourtant, l'association à but non lucratif redoute l'après-confinement et les répercussions sociales de la crise sanitaire. Gilles Dupuy s'attend à une hausse de la demande dans les prochains mois alors qu'un tiers des bénéficiaires girondins sont sans emploi.
C’est aujourd’hui notre véritable incertitude et il faut que l’aide que nous avons reçue des institutionnels, l’aide du grand public, l’aide des industriels de l’agroalimentaire, des agriculteurs, de la chambre d’agriculture de Gironde soient maintenues. Ce n’est pas une opération spot qu’on vit, liée à la pandémie. C’est effectivement une opération qui risque de durer quelques mois.
Or, la Banque Alimentaire de Bordeaux et de la Gironde a du puiser dans ses stocks pour répondre à la demande pendant le confinement.
Cette distribution d’été qui commence ce mardi 21 juillet et qui se poursuivra jusqu'à la fin août, vise à reconstituer les stocks.
Sans une aide à l’achat des produits de première nécessité, la Banque Alimentaire de Bordeaux et de la Gironde indique qu'elle "ne pourra pas assurer pleinement sa mission sur le 2ème semestre 2020, période de sortie de crise où va s’exprimer une misère sociale plus aigüe".