Des dizaines de personnes se sont réunies ce samedi au club nautique d’Arès pour rendre hommage à Jean-Jacques Savin, disparu en janvier lors de sa traversée de l’Atlantique à la rame, à l’âge de 75 ans.
“Un aventurier”, “un casse-cou”, un homme “plein d’idées et plein de projets”. Ces mots étaient sur toutes les lèvres ce matin au club nautique d’Arès, où plusieurs dizaines de personnes se sont réunies pour rendre hommage à Jean-Jacques Savin. Initialement prévue le 18 juin, annulée pour cause de canicule, la cérémonie a bien pu se tenir ce samedi, près de six mois après la disparition du navigateur au large des Açores.
“C’était émouvant, une jolie cérémonie, apprécie sa fille Manon. Il y avait beaucoup de personnes présentes qui connaissaient mon père de près ou de loin. C’était un aventurier, une tête brûlée, il avait toujours plein de projets, d'idées, de défis à relever. Il ne savait pas rester en place.”
C’était quelqu’un de très conscient qui mesurait les risques et partait en connaissance de cause.
Manon, fille de Jean-Jacques Savin
Cette soif d’aventure avait déjà conduit l’Arésien à traverser l’Atlantique dans un tonneau à la dérive en 2019. En janvier 2021, il se lançait un autre défi : parcourir ce même océan, direction les Antilles, à bord d’une embarcation de huit mètres baptisée L’Audacieux. Un ultime challenge qui a fini par lui coûter la vie trois semaines après son départ, malgré une préparation extrêmement sérieuse. “J’avais l’image de mon papa quelque part un peu invincible, qui entreprenait toujours mille choses et les réussissait, se rappelle sa fille Manon. Il est parti très serein, on savait que le risque zéro n'existait pas mais on n’y pensait pas. C’était quand même quelqu’un de très conscient qui mesurait les risques et partait en connaissance de cause, pas à la légère. Ce sont des choses qu'il m’a inculquées.”
Hommages unanimes
Par cette cérémonie, au cours de laquelle une plaque et des portraits ont été dévoilés, la famille peut enfin faire son deuil, son corps n’ayant toujours pas été retrouvé. Ses amis et ses connaissances sont également venus en nombre. “Je l’ai connu tout petit, j’ai beaucoup de souvenirs, souligne avec émotion René Puyau-Puyalet, un ancien camarade de classe. Je me rappellerai de son courage et son audace, beaucoup d’audace. Je n’aurais jamais pu faire ce qu’il a fait. Il avait aussi le cœur sur la main. Vous lui demandiez un service, s’il pouvait vous le rendre, il le rendait tout de suite.” “Il m’inspirait beaucoup de bonne humeur et d’optimisme, retient Simone Puyrand, qui l’a connu au club cycliste d’Arès. Il était vraiment adorable, très gentil avec tout le monde. On voit bien ce qu’il a laissé comme trace, c’est réconfortant.”
Autre salve d’hommages, celle du corps militaire. “On avait servi dans le 1er régiment de chasseurs parachutistes à Pau, se rappelle un ancien camarade. Il a aussi fait partie des nageurs de combat, et a fait l’Afrique. J’avais beaucoup de respect pour lui, c’était un grand bonhomme.” Suffisamment pour justifier la remise d’un insigne à sa fille Manon au nom de ce régiment.
Enfin, certains élus ont également pris part à la cérémonie, comme le maire d’Arès Xavier Daney. “Cet hommage était essentiel, on n’aurait pas pu ne pas le faire, salue-t-il. Jean-Jacques était un pur arésien, et son engagement est à saluer de façon digne. Il a péri en mer, quel plus beau cercueil pour un homme de la mer que l’océan ?” Jean-Jacques Savin avait 75 ans.