Arianne fait partie des naufragés du nouveau système d'inscription dans des établissements d'enseignement supérieur qui était censé n'oublier personne... Encore beaucoup d'étudiants n'ont aucune affectation ou des propositions loin de chez eux, ce que constate le syndicat étudiant UNEF.
La plate forme Parcoursup est le passage obligatoire pour formuler des voeux d'orientation. A deux semaine de la rentrée, ils seraient plus de 66 000 à attendre encore une réponse ...
La Girondine Arianne Martin a bien décroché son BAC mais faute de place dans le BTS de tourisme qu'elle envisageait,
Elle a décidé de ne plus attendre.
Je suis passée à la Commission de Parcoursup et ils m'ont proposé une Fac... à Pau ! et moi je ne veux pas faire de Fac... Et Pau... c'est pas du tout ce que j'ai demandé... Donc j'ai refusé (...) Je serai en école privée à la rentrée...
Les propositions de la commission académique d'accès à l'enseignement supérieur sont donc insatisfaisantes pour Arianne qui devra financer elle-même sa formation.
Charlie Barbosa du syndicat étudiant UNEF à Bordeaux témoigne de futurs étudiants inquiets et mécontents comme Arianne. " Il y ceux aussi qui ont accepté certaines formations par dépit dans la peur qu’ils n’aient rien du tout. Ils viennent vers nous pour savoir si dans ce cas là, on peut les aider à se réorienter ?
Il y en a plus que les autres années.
66 000 ou 16 000 ?
Le nombre exact de candidats en attente d'une place dans l'enseignement supérieur fait débat, alimentant les interrogations sur la plateforme Parcoursup à l'approche de la rentrée.
Selon les chiffres du ministère actualisés quotidiennement, près de 66 000 des 812.000 jeunes initialement inscrits sur Parcoursup n'ont pas encore d'affectation dans l'enseignement supérieur pour la rentrée.
Le ministère considère que seuls 16.106 d'entre eux recherchaient encore activement une place tandis que les 49.117 restants seraient "inactifs".
Depuis le 23 juillet, Parcoursup a introduit ce distinguo
entre les candidats.
Les "inactifs", précise Jérôme Teillard, chef du projet Parcoursup au ministère de l'Enseignement supérieur, sont ceux qui n'ont pas répondu aux sollicitations les invitant à s'inscrire en phase complémentaire (faire dix nouveaux voeux pour des places encore disponibles) ou à avoir recours à un accompagnement personnalisé en saisissant la commission académique d'accès à l'enseignement supérieur (CEAS).
En s'appuyant sur cette distinction, la ministre de l'Enseignement supérieur Frédérique Vidal n'évoque dans les médias que le chiffre de 17.000 candidats "actifs" lorsqu'elle est interrogée sur Parcoursup.
Pour les détracteurs de la plateforme, cette différenciation minimise toutefois le nombre de candidats "recalés" et fait peser sur leurs épaules la responsabilité de leur situation.
"Tous les jeunes en attente ont été contactés", martèle Jérôme Teillard via la messagerie de Parcoursup.
Selon lui, les "inactifs" regroupent des jeunes acceptés dans des formations hors Parcoursup, comme les écoles d'infirmiers ou les différents Sciences-Po, ou qui ont d'autres projets (service civique, études à l'étranger...) mais qui ne sont pas retirés de la plateforme et ne figurent donc pas parmi les 156.849 jeunes qui l'ont officiellement quittée.
Mais, selon l'étudiant-ingénieur Guillaume Ouattara, blogueur du Monde qui a fait une analyse de plusieurs algorithmes de Parcoursup, certains candidats "ne sont pas au courant qu'ils doivent contacter le rectorat ou n'ont
pas trouvé de formation satisfaisante sur la procédure complémentaire".