Assises de la Gironde : vingt-deux ans de réclusion criminelle pour le meurtrier d'Amar Bey

Après trois heures de délibéré ce mercredi 15 mars, la cour d'assises de la Gironde a reconnu coupable Patrick Guimpier de préméditation et l'a condamné pour l'assassinat d'Amar Bey, un ancien collègue et compagnon de chasse.

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Un assassinat. Le verdict est tombé un peu avant 19 heures. Il restait encore des nombreuses zones d'ombres et des interrogations sur le déroulé de la nuit des faits, notamment sur le mobile. Mais les jurés ont condamné l'accusé à une peine de vingt-deux ans d'emprisonnement, en retenant l'intention délibérée de l'accusé de tuer sa victime.

La préméditation retenue

Amar Bey a été tué de trois coups de fusil de chasse le 19 septembre 2020. Le procès de Patrick Guimpier a débuté le 10 mars pour s'achever ce mercredi 15 mars sur sa condamnation pour avoir tué Amar Bey avec préméditation.

La cour a par ailleurs prononcé à l'encontre de Patrick Guimbier une interdiction de port d'arme de quinze ans, retrait du permis de chasse de cinq ans, et de la confiscation des armes saisies.

L'avocat général Philippe Vique avait demandé vingt-cinq ans de réclusion criminelle devant la cour d'assises ce matin, évoquant "un assassinat effroyable et une absence d'empathie de l'accusé durant les débats. Sans qu'il y ait de raison logique, Patrick Guimbier est passé à l'acte dans un accès de colère et de rage incontrôlée, par rapport à son état d'esprit de l'époque", a-t-il déclaré.

Selon la compagne d'Amar Bey, présente la nuit de l'assassinat, "il n' y a pas de justice pour cette affaire, mais la vérité est passée, c'est bien". La famille d'amar Bey a procédé à un lâcher de ballon devant le palais après l'énoncé du verdict, mercredi à 19 heures.

La défense avait, quant à elle, demandé l'acquittement en raison des zones d'ombre qui subsistaient encore à ce stade. L'accusé a par ailleurs toujours clamé son innocence. Et dit ne pas se souvenir de la nuit du drame. Selon un des avocats de la défense, " des zones d'ombres demeurent, on est peut-être devant une erreur judicaire". 

L'accusé et ses conseils ont dix jours pour interjeter appel.

Dans cette affaire, le mobile n'est jamais apparu éclatant aux yeux des enquêteurs. Seulement "un ressentiment diffus" de l'accusé pour la victime, mais delà à expliquer ce geste...

Trou de mémoire

Les faits remontent au 19 septembre 2020. En pleine nuit, Amar Bey, 49 ans, est abattu de trois coups de fusil devant sa compagne, à leur domicile de Barsac.

Cette nuit-là, Amar Bey et sa femme sont réveillés par un véhicule qui semble rôder autour de leur domicile, une maison au cœur des vignes. Pensant à un cambriolage, sur le qui-vive, l’homme s’empare de son fusil de chasse et enjambe la fenêtre de leur chambre située en rez-de-chaussée, alors que le véhicule suspect effectue un second passage. Sa compagne, restée dans la chambre, aurait entendu cette phrase prononcée par son mari : "Patoche ? Qu’est-ce que tu fais ? "… juste avant que les coups de feu ne retentissent, trois au total. Amar Bey, 49 ans et père de cinq enfants meurt sur le coup.

"Patoche", Patrick Guimpier se rend aux forces de l’ordre dès le lendemain matin, mais nie les faits, évoquant un trou de mémoire et une soirée trop arrosée.

VIDEO. Rappel des faits par France 3 Aquitaine

durée de la vidéo : 00h01mn06s
Le meurtre avait eu lieu en septembre 2020, au domicile de la victime, sur la commune de Barsac(33). Reportage d'Elise Galand. ©France télévisions

►Carte du lieu du drame, Barsac, une petite commune viticole du sud Gironde (33)

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