Au lendemain de l'attaque mortelle au couteau qui a fait deux morts, dont l'assaillant, et un blessé, le maire de Bordeaux s'est rendu sur les lieux du drame. Pierre Hurmic a avant tout tenu à saluer le travail des forces de l'ordre et de secours, et refusé d'entrer dans un débat sur l'armement de sa police municipale.
Ce mercredi 10 avril, un homme armé d'un couteau a tué un trentenaire, et grièvement blessé une autre personne. Il a ensuite pris la fuite avant d'être abattu par la police quelques instants plus tard.
Selon les premiers éléments de l'enquête, l'agresseur s'en serait pris aux deux victimes alors qu'elles se trouvaient à proximité du Miroir d'eau à Bordeaux. Il leur aurait reproché de boire de l'alcool, pratique qu'il estimait incompatible avec leur confession musulmane.
Les images des caméras de surveillance en cours d'exploitation
Le maire, EELV, de Bordeaux Pierre Hurmic qui était sur place juste après les faits, est revenu sur les lieux du drame ce jeudi 11 avril. L'élu a qualifié de "grave et préoccupants" les événements survenus la veille.
"Je veux saluer la réactivité hier soir des forces de police, qui ont sans doute évité un drame encore plus grave que celui qui a eu lieu", a poursuivi le maire, tout en se félicitant de la bonne coordination entre les polices municipale et nationale. Les forces de secours méritent également d'être saluées et remerciées".
Nous allons tout faire pour aider à la réussite de cette enquête. Nous avons neuf caméras vidéos qui couvrent l'intégralité du site. Les images sont déjà à la disposition des enquêteurs.
Pierre HurmicMaire de Bordeaux
La polémique sur l'armement de la police municipale
La violence de l'attaque, dont les images ont été diffusées sur les réseaux sociaux, ont beaucoup fait réagir. L'élu d'opposition Nicolas Florian s'est dit "profondément choqué par cette attaque au couteau sur l'un des lieux les plus fréquentés de Bordeaux". Plus virulente, la députée RN de la Gironde Edwige Diaz a, elle, estimé sur BFM TV, que la Nupes et les Macronistes étaient "coresponsables de l'ensauvagement de Bordeaux", avant de déplorer que le maire se refuse à armer sa police municipale.
Le maire a refusé "tout commentaire prématuré et hâtif". "L'heure n'est pas au commentaire, et encore moins à la récupération ou à la démagogie, a-t-il rétorqué. "
Cette agression mortelle intervient à Bordeaux alors que le maire s'est exprimé à plusieurs reprises sur la problématique de l'insécurité dans sa ville. Il avait notamment réaffirmé son opposition à l'armement des policiers municipaux. "Je suis très concerné par les problèmes d'insécurité, s'est-il défendu. Je crois avoir pris ce problème-là à bras le corps".
La police municipale est armée. Elle n'a pas d'arme létale, mais elle a des armes qui lui permettent de neutraliser les assaillants, et qui sont déjà dissuasives.
Pierre HurmicMaire de Bordeaux
"Les maires sont les gardiens de la sécurité publique sur leur territoire. Naturellement, les événements d'hier soir ne font que me conforter dans l'idée qu'il faut être à la fois vigilant et offensif sur ce terrain-là", a poursuivi l'édile.
Une cellule psychologique mise en place
L'agression s'est déroulée en début de soirée ce mercredi, alors que le soleil n'était pas couché. De nombreux Bordelais se promenaient sur les quais, quand d'autres se trouvaient en terrasse au moment du drame. Ils ont assisté à l'agression. "Certains passants ont été très choqués", a reconnu le maire de Bordeaux.
Une cellule psychologique a été montée en urgence au CHU et à l'hôpital Charles Perrens. "Ce point a été monté pour leur apporter les premiers secours psychologiques, et pour les orienter, quand ils ont besoin, vers une aide professionnelle pour surmonter le choc", a précisé Pierre Hurmic. Un numéro vert a été mis en place au 0800 719 912.