A Bordeaux, le CHU a activé son plan blanc et reprogamme des actes médicaux non urgents afin d'augmenter les effectifs en réanimation. Dans le même temps les médecins rappellent aux patients l'importance de maintenir soins, traitements, et appels au 15 si nécessaire.
Des chiffres en hausse dans la toute la région, et un système de soins de plus en plus exposé. Dans son dernier rapport épidémiologique sur les chiffres de la Covid-19 en Nouvelle-Aquitaine, Santé publique France rappelait à quel point les hôpitaux de la région étaient sous tension : en une semaine le nombre d'hospitalisations pour Covid-19 a augmenté de 50%. Concernant les admissions en réanimation, cette hausse atteint 70%.
Déprogrammation
Au 27 octobre, la Gironde comptait 276 personnes hospitalisées pour Covid-19, dont 47 en réanimation. A Bordeaux, le CHU de Bordeaux a activé son plan blanc. Un ensemble de mesures qui doit permettre d'augmenter la capacité d'accueil des patients sur le CHU. "Nous allons déprogrammer de la médecine mais aussi de la chirurgie, de façon à redistribuer le personnel sur les secteurs de réanimation qui en auraient besoin", explique Catherine Fleurot, médecin anesthésiste-réanimateur et membre de la commission médicale de l'hôpital.Les activités de cancérologie, les urgences pédiatriques, adultes ou obstétricales ou encore les activités de recours sont donc maintenues en cette période de crise. Car le risque de voir des patients négliger leur soin, ou hésiter à se rendre à l'hôpital est réel. Avec parfois un réel enjeu dans le parcours de soin.
"Peur de déranger"
Igor Sibon est chef de service de l'unité neurovasculaire du CHU de Bordeaux, un service dédié à la prise en charge des accidents vasculaires cérébraux, qui, par essence, ne fonctionne que dans l'urgence. Pas de re programmation donc, mais une nécessité de maintenir l'activité du service." Nous n'avons pas d'activité programmée, rappelle le médecin, et nous devons rester en mesure de prendre en charge les patients en urgence, malgré la pandémie. C'est là tout l'enjeu".
Dans un service où chaque minute peut être décisive, il ne faut pas hésiter, rappelle Igor Sibon qui se souvient du premier confinement au printemps et rappelle l'importance du passage aux urgences. " Nous en avons tiré des enseignements : il y a eu moins de patients admis. Il nous faut donc maintenir de la communication pour que les patients puissent venir".
Les patients sont réticents à faire la première action, à savoir à appeler le 15. Ce matin même, un patient m'a annoncé qu'il avait préféré appeler son médecin généraliste plutôt que le 15, car il avait peur de déranger. C'est absolument ce qu'il ne faut pas faire.