Un chamois a élu domicile à Quinsac, près de Bordeaux, en Gironde. L’animal, extrêmement rare dans la région, s’est laissé photographier. Son avenir, lui, reste encore indécis.
Il a été aperçu pour la première fois il y a deux semaines dans un champ de Quinsac. Bruno Clément, un habitant de Quinsac passait en voiture près d’un champ, en fin de journée. Il aperçoit alors l’animal. « Des amis l’avaient déjà vu auparavant sans savoir ce que c’était. Moi, j’ai d’abord cru que c’était un sanglier dans la pénombre et entre les ronces », indique le Quinsacais.
Des clichés au plus près
Mais lorsqu’il raconte qu’un chamois se balade en Gironde, personne ne croit Bruno Clément. Il fait alors appel à un ami photographe, basé à Carignan. «Personne ne le croyait, alors il a voulu que je fasse des photos pour qu’il en ait la preuve », indique Jean-Pierre Peña, le photographe.
À deux reprises, les deux hommes se rendent dans ce champ en jachère pour capturer l’animal dans l’objectif. « Il était sauvage, comme tout animal qu’on dérange. Mais au milieu de ce champ de cinq ou six hectares, il ne passe pas inaperçu », raconte Jean-Pierre Peña.
De ces séances, une dizaine de photos en sortent. Pour les deux hommes, chasseurs par ailleurs, le moment reste mémorable. « Ce n’est pas du tout courant par ici. D’habitude, les chamois sont en montagne », explique Jean-Pierre Peña.
Une rencontre aussi insolite par la témérité du chamois. « Il n'était pas très sauvage. On a pu l’approcher à 20 mètres environ. Même si on faisait attention pour ne pas être trop repérables, il ne m'a pas semblé très craintif. Moins qu’un chevreuil en tout cas », indique Bruno Clément.
Origine inconnue
Élevage clandestin, escapade d’une réserve animalière ou voyage depuis les montagnes, difficile aujourd’hui d’expliquer la présence du chamois sur les bords de la Garonne. « J’ai entendu parler d’une réintroduction des chamois dans le Massif Central, mais même si c’est à mi-chemin des Alpes, ça reste loin », avance, songeur, le photographe.
Si l’animal a pris ses quartiers, son avenir lui est moins certain. « Certains demandent à ce qu’il soit abattu. Moi, j’aimerais qu’il reste en vie et qu’on le ramène dans les montagnes », glisse Jean-Pierre Peña.
Si les chamois sont rares dans la région, ce ne serait pas la première fois qu’un tel animal déambule dans le secteur. « Certains racontent en avoir déjà vu un, l’année dernière ». Même animal ou nouveau congénère, ce chamois mystérieux garde encore ses secrets.