Les résultats du bac sont tombés ce mardi 4 juillet 2023. Le pourcentage de réussite à l'Académie de Bordeaux est de 86,8%. Ce taux d’admission connaît une diminution de 0,4 point par rapport à juin 2022. Une baisse qui pourrait s’expliquer par la nouvelle réforme du baccalauréat.
Les notes du bac 2023 sont officiellement publiées. Pour la première fois depuis trois ans, la nouvelle réforme du bac s’est déroulée comme prévu avec les épreuves de spécialités en mars, ainsi que le grand oral et la philosophie en juin.
Problème, les épreuves ne se sont pas passées à merveille. Guillaume Leglise, professeur d’Histoire-Géographie : "Le souci, ce n’est pas la réforme. Le côté spécialité, c'est très bien, les élèves se retrouvent à faire ce qu’ils aiment. La difficulté, c’est le calendrier." Sonia Malejac du SNES-FSU (Syndicat national des enseignements de second degré) de Bordeaux ajoute "les terminales de cette année étaient sous pression. Ils ont essuyé les plâtres. En temps normal, le bac commençait en juin…"
“On n'a pas eu le temps de tout étudier avec les élèves”
En mars 2023, le baccalauréat est lancé. Plus de 33 446 candidats de l’académie de Bordeaux se présentent aux épreuves de spécialités. Carla Hannoun, scolarisée au lycée Brémontier de Bordeaux en fait partie. Malheureusement, ses résultats n’ont pas été à la hauteur de ses attentes "j’ai eu 11 en Histoire-Géographie, Géopolitique et Sciences politiques, pareil pour la spé Humanités, Littérature et Philosophie." Elle ajoute : "à l’année, j’avais 17 de moyenne dans ces deux matières. À mon avis, le calendrier n’y est pas pour rien." Son enseignant, Guillaume Leglise, partage également ce ressenti "février/mars, ils étaient hyper anxieux. Il y avait le stress des épreuves et la gestion de Parcoursup au même moment."
Le programme de spécialité a également été bouclé sur le fil. "C’est arrivé à des enseignants de distribuer des photocopies de certains chapitres. On n'a pas eu le temps de tout étudier avec les élèves. Alors forcément, difficile pour eux de s’approprier correctement les savoirs" affirme Sonia Malejac du SNES-FSU de Bordeaux.
Épreuves de juin, les terminales sont démobilisées
Trois mois après les épreuves de spécialités, les lycéens ont replongé dans les examens avec le grand oral et la philosophie. Seulement voilà, la plupart d’entre eux sont démotivés.
Le ministère de l'Education a mis à disposition des élèves une plateforme sur laquelle ils peuvent calculer les résultats des épreuves de spécialités. Ils peuvent savoir s'ils ont leur note ou pas. Ça a enlevé de l'enjeu à la philosophie et au grand oral.
Sonia Malejac du SNES-FSU
Les lycéens se sont également laissé surprendre par la “deadline”. Carla Hannoun explique "Après les épreuves de mars, je pensais avoir vraiment le temps. Arrivée en mai, je me suis mise à réviser. C'étaient des révisions particulières. L'enseignant d’Histoire-Géographie, Guillaume Leglise, a pu en constater les conséquences. "On a vu énormément de lycéens partir au bout d'une heure de philosophie."
Le combat contre la réforme continue
Carla Hannoun espère que le nouveau bac disparaîtra progressivement "c’est frustrant, c’est énervant et injuste et surtout, c’est trop tôt." Son professeur, Guillaume Leglise ajoute : "Blanquer et Macron doivent être capables de reconnaître qu’ils se sont plantés. Dans ce cas-là, on sera capable de passer l'éponge." De son côté, le SNES-FSU de Bordeaux n'a pas dit son dernier mot. "On n'intervient au niveau ministériel pour demander le report des épreuves de spécialités au mois de juin avec l'appui des parents d’élèves. On demande également que le grand oral soit revu."