Barbecue en intérieur, chauffage défaillant, aération bouchée... Les intoxications au monoxyde de carbone se multiplient

Avec l'offensive de l'hiver, les cas d'intoxications au monoxyde de carbone se multiplient. Ce week-end, plusieurs familles de Gironde et Dordogne ont été secourues par les pompiers, après avoir respiré ce gaz potentiellement mortel. Une petite fille de 8 ans a été hospitalisée en urgence absolue.

L'intoxication la plus grave s'est produite  en Gironde, à Beguey près de Cadillac dimanche 14 janvier. Sept personnes ont été victimes du monoxyde carbone à cause de l'utilisation, dans leur habitation, d'un barbecue à charbon dont ils ont inhalé les fumées toxiques.

Une petite fille de 8 ans a dû être transportée, en urgence absolue, au CHU de Pellegrin ainsi que sa mère de 39 ans, elle, en urgence relative. Deux jeunes hommes de 18 et 16 ans ainsi qu'une jeune fille de 16 ans ont été, pour leur part, hospitalisés au centre de Langon, en urgence relative.

Des appareils défectueux

Dans cette même journée de dimanche, une autre famille de Dordogne a été hospitalisée suite à une intoxication au monoxyde par un appareil de cuisson défectueux. En début d'après-midi, les pompiers sont venus leur porter secours dans leur maison de La Force près de Bergerac. Les parents de 48 et 46 ans ainsi que leurs trois filles de 7, 12 et 16 ans ont été transportés dans les centres hospitaliers de Bergerac et Périgueux dans un état urgence relative.

Déjà, la veille, en Gironde, dans la soirée de samedi 13 janvier, les pompiers étaient intervenus dans une maison de Cestas. Quatre personnes avaient été intoxiquées au monoxyde de carbone. Toutes ont été transportées, en urgence relative, sur des hôpitaux du département. La cause de l'intoxication serait l'usage d'un barbecue défectueux.

"Tous les hivers, ce problème revient", confirme Benoît Vega, attaché de presse au SDIS de Gironde. Et ce, même si des actions de prévention sont mises en place. "Ce sont plutôt des systèmes de chauffage identifiés trop tardivement comme défectueux" qui sont mis en cause. La difficulté étant les caractéristiques même de ce gaz. Le monoxyde de carbone est "inodore, incolore et insipide donc non facilement détectable". 

Les périodes de tempêtes hivernales, propices aux coupures d'électricité, coïncident avec des pics d'intoxication. Les pompiers du Lot-et-Garonne relèvent régulièrement des cas d'intoxications liés à l'utilisation de groupes électrogènes dans des garages peu ou pas ventilés notamment.

Maux de tête, nausées

En cas d'intoxications, les services sanitaires sont formels : il faut agir vite.  Car les conséquences peuvent être dramatiques jusqu'à la perte de conscience, le coma, voire la mort en quelques minutes. Les symptômes (maux de tête, fatigue, nausées) apparaissent plus ou moins rapidement et peuvent toucher plusieurs personnes au sein du foyer. Les plus jeunes peuvent être atteints plus gravement.

Benoît Vega précise que nul n'est physiquement à l'abri de ce genre d'intoxication, mais que les enfants comme les personnes âgées peuvent être plus sévèrement impactées.

Aérer au maximum

Ce gaz qui résulte d’une combustion incomplète, et ce quel que soit le combustible utilisé : bois, butane, charbon, essence, fuel, gaz naturel, pétrole, propane. Il diffuse très vite dans l’environnement. 

Par ailleurs, "le monoxyde de carbone est plus léger que l'air et il a tendance à se diffuser de manière uniforme dans la pièce. S'il n'y a pas d'aération, cela stagne", rappelle-t-il. C'est pourquoi, il est essentiel de ne pas boucher les aérations prévues notamment dans les pièces comportant une chaudière, des appareils de cuisson. 

Les autorités sanitaires rappellent que chaque année, environ 1 300 épisodes d’intoxications au monoxyde de carbone sont rapportés, impliquant près de 3 000 personnes. "Ce gaz toxique est responsable d’une centaine de décès en France chaque année", souligne l'ARS.

En cas de suspicion d’intoxication :

  • Évacuez immédiatement les locaux
  • Si possible arrêtez les appareils à combustion
  • Appelez les secours en composant le 15, le 18 ou le 112 (et le 114 pour les personnes malentendantes).

Les personnes intoxiquées doivent être prises rapidement, dès les premiers symptômes. Leur cas peut nécessiter une hospitalisation.


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