Dans le magnifique château Labottière à Bordeaux, Leïla Kaddour-Boudadi découvre l'Institut culturel Bernard Magrez, lieu d'exposition culturel qui pour la première fois cette année dévoile l'intégralité de sa collection d'œuvres.
Leïla Kaddour-Boudadi part à la rencontre d'Aurélien Desailloud, directeur artistique de l'Institut culturel Bernard Magrez.
Bis à l'institut culturel Bernard Magrez
En déambulant dans les différentes salles d’exposition, Aurélien Desailloud raconte à Leïla Kaddour-Boudadi les étapes de constitution de l'incroyable collection d'art contemporain, fortement marquée par le street art, de Bernard Magrez. Cet important propriétaire de vignobles internationaux et fondateur de l'Institut culturel a mis en place une politique de commandes qu’il pratique depuis plusieurs années avec des artistes locaux comme Joffo, Rouge Hartley ou Matt Velvet.
L’occasion de découvrir aussi la toute nouvelle exposition consacrée à l'artiste français Jules Dedet Granel, dit Atlas, figure majeure reconnue du street art, également renommé pour ses façades peintes à même le sol des villes sur des lieux historiques.
Dans le parc du château où trônent des œuvres d’art en plein air, Aurélien Desailloud et Leïla Kaddour-Boudadi évoquent ensemble les multiples activités proposées par l’Institut Culturel comme le concours de création artistique Never Give Up, destiné à faire émerger de nouveaux talents, les Ateliers artistiques ouverts à toute la famille pour exprimer la créativité des petits et des grands ou encore les concerts de musique classique et les conférences.
Leïla rencontre ensuite l’artiste bordelaise Rouge Hartley, associée depuis 2014 à l’Institut Culturel Bernard Magrez. Depuis ses débuts, elle travaille par collage ou fresque dans l’espace public. Places, lieux destinés à des reconfigurations urbaines imminentes, contes de quartier ou toiles blanches en atelier sont les théâtres de ses interventions imprégnées de violences délicates et de littérature un brin obsolète.
La maison d’édition indépendante bordelaise Monsieur Toussaint Louverture est à l’origine du phénomène littéraire de l’été 2022. Son fondateur, Dominique Bordes, a fait le pari de publier pour la première fois en français les six tomes de « Blackwater », la fresque familiale culte de Michael McDowell, cocréateur de Beetlejuice et L’Étrange Noël de Monsieur Jack. Comme son auteur l’avait fait, Dominique Bordes la publie sous la forme de feuilleton, à raison d’un tome tous les quinze jours, d’avril à juin. Un bouche-à-oreille exponentiel, des premiers tomes rapidement en rupture de stock, beaucoup de relais sur les réseaux sociaux… et voilà les six tomes propulsés dans le top 10 des meilleures ventes de l’été ! L’occasion de revenir avec lui sur le secret de ce pari éditorial et de parler des ouvrages très soignés, entièrement consacrés aux marges de la littérature et de la bande dessinée, qu’il propose depuis bientôt 20 ans.
Les rencontres de Bis
- À seulement 28 ans, Maxime Lis vient d’obtenir la « légion d’honneur » du design : il est le plus jeune créateur ayant intégré la collection permanente du Mobilier national avec B52, un fauteuil tout en verre et monté sur bascule. Cette pièce très contemporaine va rejoindre les chaises de la marquise de Pompadour ou les assises seventies de Pierre Paulin pour les Pompidou, dans les collections patrimoniales françaises. Elle fait partie de la quarantaine d’œuvres sélectionnées par le Mobilier national, dans le cadre d’un appel à acquisitions exceptionnel lancé en 2020 pour aider la jeune création fragilisée par le confinement.
- Tout juste 20 ans que le festival cyclo-musical itinérant Ouvre la Voix organisé par la Rock School Barbey enchante ses aficionados. Son organisatrice, Laurane Toudic, explique le succès de ce festival réconciliant les amateurs de vélos, de musique, de patrimoine et de gastronomie. Il se déroule sur la voie verte de l'Entre-Deux-Mers qui rejoint Sauveterre-de-Guyenne à Bordeaux.
- « Les Vivres de l’art – Le Domaine du Possible » est un projet artistique global organisé autour de l’atelier de Jean-François Buisson, sculpteur de pièces monumentales et créateur de décors et mobiliers en métal. Implanté dans les anciens abattoirs des Vivres de la Marine, ce lieu de production réunit des ateliers et des résidences d’artistes, une galerie, une place publique et un jardin partagé. Pour attirer tous les publics, le lieu accueille régulièrement des expositions, performances, musique, danse, théâtre… et arts mêlés.
- Installée à Bordeaux, la compagnie du chorégraphe et danseur Hamid Ben Mahi repousse les limites de la danse hip hop. Chacune de leurs créations est au diapason des questions de société comme la ségrégation, l’identité culturelle ou la condition des sans-papiers. Son dernier spectacle, Royaume, met cette fois en lumière des paroles de femmes qui font réfléchir sur la brutalité de notre système patriarcal. Ses nombreuses tournées internationales contribuent au rayonnement de la création artistique française et néo-aquitaine à l’étranger.