Blanquefort: après Ford, les salariés de Getrag ont peur pour leur avenir

Les salariés de l'usine Getrag Ford Transmissions, voisine et sous-traitante de feue Ford Blanquefort (fermée définitivement le 30 septembre dernier), ont lancé une première phase d'un "droit d'alerte". Le site, qui emploie 850 personnes, pourrait être à son tour menacé.

Après ce déclenchement de droit d'alerte, une rencontre est prévue, ce jeudi 25 juin, entre le directeur du site Andor Paizer et les représentations syndicales à 14 heures. Un CSE extraordinaire est prévu lundi 29 juin.

Après Ford, Getrag?

Depuis plusieurs années, alors que la menace de fermeture et les plans sociaux se sont abattus sur Ford, Getrag Ford Transmissions (GFT), l'usine voisine et propriété à 50% du géant américain, a été le sous-traitant idéal pour absorber une partie des emplois et ménager, à moindre frais, le départ qui, finalement, s'est avéré définitif.
L’usine Ford Aquitaine Industries (FAI), a fermé le 30 septembre 2019, son site de Blanquefort en Gironde.

Aujourd'hui, les syndicats expriment leur inquiétude et ont voté de concert, lors du comité social et économique (CSE) extraordinaire, le 19 juin dernier, "la phase 1 du droit d’alerte" signé par l'intersyndicale CGT, CFTC, FO, CFDT, CFE-CGC.

La procédure de droit d'alerte

Pour Lionel Gaillard, délégué suppléant CSCE CGT Getrag, ce droit d'alerte "c'est aussi pour questionner  notre direction et aussi notre siège à Cologne (Allemagne), pour connaître l'intention de Ford sur les nouveaux produits.

Notre produit (boîte de vitesse, NDLR) va s'arrêter bientôt, en 2024, et on veut rebondir... On veut avoir des éléments aussi bien économiques que technologiques. C'est ça notre inquiétude à nous les élus mais aussi les salariés. On est à 1900 boîtes par jour qui est un volume inférieur à ce qui avait été prévu en début d'année 2020 (env 2350).

Il y a l'effet Covid qui s'est ajouté à la problématique des produits mais... la crise automobile est bien présente.

Lionel Gaillard, délégué suppléant CSCE CGT GETRAG

La procédure de droit d'alerte c'est, selon Régis Labasse de Force ouvrière, "parce qu'on a des doutes sur l'avenir". Et le syndicaliste d'expliquer que Ford s'est associé à Volkswagen pour des projets hybrides. Les salariés du site girondin s'interrogent sur leur avenir, après 2023, 2024. Car à cette date, le site devrait arrêter de fournir les boîtes de vitesse des 4 modèles (Corsa, Puma, Ecosport et Focus).

Cette procédure leur permet d'exprimer ces inquiétudes et de questionner la direction sur les pespectives.

C'est pourquoi, le 19 juin également, les syndicats ont adressé 49 questions à la direction des Ressources Humaines de Getrag qui seront posées lors d'un CSE extraordinaire lundi 29 juin, et auxquelles la Direction de Getrag devra apporter des réponses.

Selon les réponses aux questions sur la situation de l'usine, l'activité et les salariés, les syndicats pourront soit en rester là, soit proposer de voter le déclenchement de la phase 2 du droit d'alerte. Dans ce cas, un vote sera nécessaire pour mandater un expert.

Comme le répète Regis Labasse, cette mesure, "c'est pas pour taper sur le patron", mais "on a déjà fermé une entreprise... On est compétents". Alors que le secteur automobile s'effondre, ils veulent en savoir plus sur leur futur et faire partie des projets de Getrag, de Ford. Pourquoi pas grâce à des produits qui équiperont les futurs modèles hybrides ? 

 

Actionnaire et client, c'est Ford qui décide!

En 2001, un joint-venture est créé entre l’allemand Getrag et Ford, puis, en 2016, l’équipementier automobile canadien rachète la part Getrag. GFT est donc pour moitié la propriété de Ford et moitié celle du Canadien Magna.

Donc, non seulement Ford est actionnaire à 50 % mais il est aussi le seul client de l'usine. Car avant la fermeture de l'usine Ford-Blanquefort (FAI), elle construisait des boîtes automatiques pour les Américains et Australiens. Getrag, elle, construisait des boîtes de vitesses manuelles MX65 (Ford Fiesta) pour le marché européen.

En savoir plus sur la procédure de droit d'alerte

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