Trois jours après le passage en force du gouvernement, la mobilisation contre la réforme des retraites se poursuit ce week-end. À Bordeaux, plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées place de la Victoire avant de défiler dans le centre-ville.
Le même mot sur toutes les lèvres depuis trois jours : "49.3". Au lendemain d'un défilé qui a rassemblé des centaines de personnes à Bordeaux, les manifestants se sont retrouvés ce samedi 18 mars Place de la Victoire. Un rassemblement organisé par l'intersyndicale pour contester, une fois encore, le choix du gouvernement d'imposer sa réforme des retraites par l’article 49.3 de la Constitution sans vote à l’Assemblée nationale.
500 personnes ont d'abord répondu à l'appel. Les syndicats avaient prévu de rester sur place pour dire leur mécontentement, mais très rapidement, les manifestants ont choisi de se déplacer.
Manifestation sauvage
Ils ont pris la direction de la place Saint Projet et son quartier commerçant. Des forces de l'ordre ont, par précaution, bloqué les accès de la rue Sainte Catherine très fréquentée le week-end. Des magasins ont baissé leur rideau. Le cortège sauvage s'est étoffé. Selon la préfecture, 1900 personnes ont défilé dans la ville, 5000 selon les syndicats.
L'ambiance bon enfant, dans l'ensemble, a été émaillée par un feu de matelas et de poubelles allumé par quelques éléments radicaux. Des employés des restaurants ont tenté, avec des extincteurs, d'éteindre l'incendie. La police est intervenue rapidement en utilisant des gaz lacrymogènes pour sécuriser la zone. Le cortège s'est alors scindé en deux. Plusieurs personnes ont été interpellées, sept selon France Bleu Gironde.
Parmi les manifestants, des enseignants avec un mot d'ordre : "la retraite a 60 ans, on s'est battus pour la gagner et on se battra pour la garder !" . Mais aussi des retraités venus soutenir les jeunes générations. Au troisième jour de contestation, le ton reste le même. "Mort au roi et à son 49.3", peut-on lire sur les pancartes.
D'autres manifestations sont attendues dans la capitale girondine dans les prochains jours. Lundi 20 mars, un rassemblement est prévu devant la préfecture bordelaise à partir de 12 heures à l’appel de l’intersyndicale en Gironde. Ce jour-là, l'Assemblée nationale doit examiner deux motions de censure, après le déclenchement du 49.3