Ils étaient venus pour casser. Une foule de casseurs a brûlé, saccagé le centre-ville de Bordeaux.On a assisté ce samedi soir à de véritables scènes de guérillas. Le maire de Bordeaux en appelle à la responsabilité de chacun
Alain Juppé en appelle à la responsabilité de chacun.Honte aux vandales, aux voleurs, aux pillards que j’ai vu saccager hier soir certaines rues de Bordeaux. Nous avions prévenu les Gilets Jaunes qu’ils se feraient inévitablement déborder.J’en appelle à nouveau à leur sens des responsabilités.
— Alain Juppé (@alainjuppe) 9 décembre 2018
Il faut que ce désordre cesse. Le Président doit répondre concrètement à certaines attentes légitimes. Mais les Gilets Jaunes responsables doivent cesser d’appeler à manifester, au risque de convoquer les casseurs à casser.
— Alain Juppé (@alainjuppe) 9 décembre 2018
Il faut dire que les scènes se produisaient devant sa mairie. Le long de la cathédrale, les affrontements sont vite devenus violents, la place disparaissant sous les fumigènes et les gaz lacrymogènes qui rejetaient les passants dans les rues adjacentes.
Un jeune homme a eu la main arrachée par une grenade qu'il avait ramassée quand elle lui a explosé dans la main.
Sous le bruit des pales d'un hélicoptère de la police qui a survolé la ville tout l'après-midi, les secours ont évacué plusieurs blessés.
Selon la préfecture, 26 personnes ont été prises en charge par les services de secours (SDIS et SAMU) dans deux points de regroupement des victimes.
Une source judiciaire mentionnait notamment un CRS atteint par un jet de pierres et une personne âgée (qui ne participait pas au mouvement) a fait un malaise.
Des scènes de guérillas urbaines
Barricades incendiées, gaz lacrymogène, bris de mobilier urbain, saccage de magasins : le centre de Bordeaux
a connu samedi de gros débordements lors de l'acte IV de la mobilisation des "gilets jaunes".
Jusqu'en fin de soirée, dans le centre-ville de Bordeaux, de petits groupes ont mis le feu à des barricades, du mobilier urbain, et ont dégradé des vitrines et plusieurs banques, avant d'être dispersés par les forces de l'ordre. Et un bilan : 26 blessés, 25 gardes à vue et 44 interpellations en Nouvelle Aquitaine.
Les pompiers ont dû éteindre, une à une, ces nombreuses barricades incendiées tandis que les forces de l'ordre ont mené de nombreux assauts et fait usage de gaz lacrymogène contre les casseurs qui ont allumé des feux, utilisé des frondes et jeté des pavés.
Plusieurs personnes ont été interpellées, des passants ont été choqués, car contrairement à Paris, le centre de Bordeaux accueillait son lot habituel de consommateurs à l'approche des fêtes et des boutiques ont dû fermer précipitamment leurs devantures.
Ces actions sont le fait de plusieurs centaines de casseurs. Un grand nombre d'entre eux étaient porteurs d'armes par destination (pavés, boules de pétanques, fumigènes, fusées de détresse...)
a souligné la préfecture de la Gironde dans un communiqué qui a qualifié ces événements de "violents affrontements".
L'Apple Store a notamment été dégradé et pillé, à l'angle de la place de la comédie et de la rue Sainte-Catherine.
Une manifestation suivie et calme des gilets jaunes
La manifestation, qui a rassemblé jusqu'à 4.500 personnes selon la préfecture, avait pourtant bien commencé et s'était déroulée dans le calme jusqu'à 16 heures, les "gilets jaunes" s'étirant par petits groupes dans le centre.Des groupes de "gilets jaunes" avaient même fraternisé avec les manifestants pour le climat, qui avaient accepté de dérouter leur parcours pour rester loin de la mairie, où s'étaient cristallisées les violences des "gilets jaunes" ces deux derniers samedis.
C'est encore là que la situation a dégénéré en fin d'après-midi, sur cette place Pey Berland, bordée par la mairie et la cathédrale Saint-André, où des éléments incontrôlés ont affronté les forces de l'ordre.
Des "gilets jaunes", partisans d'une manifestation pacifique, ont tenté en vain de les dissuader, certains se mettant à genoux, d'autres agitant de grands drapeaux blancs et huant les casseurs.
Cette fois-ci, la grille donnant accès à la cour de la mairie d'Alain Juppé, cible des "gilets jaunes" samedi dernier, est restée protégée par de nombreux véhicules des forces de l'ordre, dont deux blindés de la gendarmerie.
Des perturbations ce dimanche
Les transports n'étaient pas rétablis, notamment parce que des barricades enflammées ont endommagé des rails du tramway et des perturbations étaient à prévoir dimanche. (renseignement TBMLa collecte des déchets dans l'hyper-centre a été annulée et le marché de Noël, près du Grand théâtre a été évacué.