A Bordeaux comme dans les grandes villes de France, des centaines de manifestants se sont rassemblés contre le racisme et les violences policières. 550 personnes au plus fort de la manifestation qui s'est dispersée dans le calme vers 16h30.
Le plus gros défilé, était attendu ce samedi à Paris de la République à l'Opéra, est organisé à 14h30 à l’appel du comité Adama Traoré, ce jeune homme noir décédé en juillet 2016 après son interpellation par des gendarmes en région parisienne.
"Nous appelons toutes les villes de France à venir manifester avec nous pour exiger vérité et justice pour Adama et toutes les victimes de la police ou de la gendarmerie" avait appelé le Comité Justice pour Adama Traore dont le discours s'est politisé et élargi, de la dénonciation de violences policières à celle d'un "racisme systémique", trouvant un écho puissant après la mort de George Floyd, cet Afro-américain tué le 25 mai à Minneapolis par un policier blanc, qui a suscité une vague planétaire d'indignation.
Un air de blues
A Bordeaux, ils s'étaient donné rendez-vous place de la Bourse, comme pour les samedis des gilets jaunes.
Sous des airs de Jazz et de Blues, le cortège mêlant tous les âges comme toutes les couleurs de peaux, a pris la direction du centre-ville sans parcours pré-établi: cours Victor Hugo, la Victoire, la République sans doute...
Les slogans rappellent ceux d'autres manifestations américaines "Black lives matter" (la vie des Noirs compte), "a police badge is not a licence to murder" (un insigne de policier n'est pas un permis de tuer) "Justice pour les victimes de violences policières..."
Le parcours n'est pas vraiment définit, le cortège est actuellement cours de la Marne pic.twitter.com/kMqAzh7isf
— Pauline (@paulinemski) June 13, 2020
Les pancartes et tee shirts de la manifestation de Bordeaux pic.twitter.com/xAWvGgF1k0
— Pauline (@paulinemski) June 13, 2020
La présence policière en ce début d'après-midi du moins, n'est que peu perceptible... En civile peut-être pour encadrer le parcours.
Avant de parcourir les rues de Bordeaux, il y eut quelques prises de parole parmi les associations présentes dont la ligue des droits de l'homme, "Les mutilés pour l'exemple" (le mouvement créé après des blessures notamment par LBD lors des manifestations des gilets jaunes en 2019)
Le Collectif contre les abus Policiers (CALP) était à l'origine de ce rassemblement bordelais, qui n'avait d'ailleurs pas été déclaré en préfecture. Myriam Eckert, elle-même victime de violences policières (pour lesquelles l'Etat avait été condamné en 2009) a pris la parole. Pour elle, c'est la formation des policiers qui pourrait changer les choses:
C'est une réforme globale de la Police et de sa façon d'interpeller les gens, la façon de se comporter... C'est plus au niveau de la formation qu'une loi qui va faire que les choses peuvent effectivement évoluer . (...) Qu'ils se comportent comme une police de proximité dans les quartiers avec les associations de quartier. Pour que que quand les gens les voient(...), ils ne fuient pas alors qu'ils n'ont rien à se reprocher!
Une réflexion partagée par ce manifestant : Tant qu'on aura ce sentiment d'insécurité avec la Police et ce sentiment de culpabilité, je ferai partie de ceux qui se mobilisent...