Elle s’appelle Drita, elle est albanaise, et elle travaille depuis 4 ans à Bordeaux en tant que traductrice, notamment pour l'administration française. Une jeune femme bien intégrée qui est pourtant menacée d'expulsion. Des élus sont vent debout et la soutiennent.
Elle garde le sourire malgré la fatigue et l’inquiétude qui se lisent sur son visage. Drita vient d’apprendre par un simple coup de téléphone qu’elle et sa famille étaient expulsées.
La jeune femme qui a créé un groupe Facebook d’aide aux personnes à la rue a reçu en début de semaine un appel du 115 lui demandant de partir du petit hôtel social qu’elle occupe depuis 4 ans à Pessac.
Avec ses parents, cette jeune femme de 23 ans a quitté son pays pour échapper à la loi du Kanun, la vendetta albanaise.
On a dû fuir l’Albanie car nous étions menacés là-bas.
Depuis son arrivée à Bordeaux, Drita n’a pas ménagé sa peine pour trouver sa place.
Très vite, elle est bénévole dans différentes associations et devient traductrice auprès des institutions.
Elle travaille sous serment pour le CHU de Bordeaux, la police nationale, des tribunaux de la région et même la préfecture de Gironde. Des avocats font appel à elle dans des dossiers pour assurer des traductions avec des réfugiés albanais ou kosovars.
Et pourtant, la jeune Albanaise qui était dans l’attente d’une régularisation va être expulsée. Elle est sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français.
Une décision incompréhensible pour les associations. La Ligue des droits de l’homme, Réseau éducation sans frontières, Emmaüs se mobilisent. Sans succès.
Des élus ont écrit au préfet. En vain. Garance Bousquin , assistante parlementaire de Loïc Prud'homme, député de la Gironde du groupe La France insoumise témoigne :
Elle travaille déjà, suit des formations, elle pourrait payer le logement pour elle et sa famille et tout se passerait très bien et ça coûterait même moins cher à l'Etat.
L'administration française, pour laquelle Drita a travaillé, la condamne au départ.
Notre équipe a rencontré Drita jeudi 18 octobre. Elle explique ici son parcours et ses soutiens.