Deux employées du vaccinodrome de Bordeaux Lac sont soupçonnées d’avoir édité de fausses attestations vaccinales. Après 48 heures de garde à vue, elles ont été déférées au parquet de Bordeaux mercredi 4 août et seront jugées devant le tribunal correctionnel le 14 janvier prochain.
Recrutées en mai et juin dernier, les deux vacataires en charge des tâches administrative, du centre de vaccination de Bordeaux-Lac, auraient éditer de faux certificats de vaccination. Elles ont été interpelées le 2 aôut sur leur lieu de travail.
Pour se procurer ces fausses attestations, les bénéficiaires, n’avaient même pas besoin de se rendre au centre de vaccination. L’envoi du numéro de sécurité sociale ou d’une photo de la carte vitale suffisait aux deux employées pour éditer des attestations vaccinales donnant droit au pass sanitaire. Les commandes se faisaient par le bouche à oreille ou via le réseau social Instagram.
Une enquête avait été ouverte le 27 juillet, après que des employés du centre ont surpris l'une des jeunes femmes glissant des certificats de vaccination dans son sac à main. Vérifications faites, Bordeaux Métropole, l'employeur des jeunes femmes a alors porté plainte.
Des certificats vendus entre 50 et 300 euros
En garde à vue, la plus âgée des deux a reconnu avoir établi une quinzaine de faux certificats de vaccination et a avoué en avoir vendu, à des prix variant entre 50 et 300 euros. « Lors d’une perquisition, 530 euros ont été saisis à son domicile, correspondant à une partie du produit de ses ventes » selon le parquet. Au total, ses bénéfices s’élèveraient à 1.100 euros.
Elle aurait agi pour des motifs financiers mais aussi pour venir en aide aux personnes ne souhaitant pas se faire vacciner.
Je considère qu’une personne qui ne veut pas se faire vacciner a le droit de ne pas l’être et a aussi le droit de vivre normalement sans être exclue de certains endroits.
Quant à la plus jeune, elle assure n’avoir édité que deux faux certificats et ne pas avoir reçu d'argent en échange. Maître Spiteri, son avocat pendant la garde à vue, a confié que la jeune majeure "n'avait pas conscience de la gravité des faits."
Jusqu'à 7 ans d'emprisonnement et 45.000 euros d'amende
Les clients de ce petit trafic ont eux aussi été entendus. Le parquet a indiqué que « des poursuites par ordonnances pénales pour « usage de faux » seront engagées contre les bénéficiaires avec des réquisitions de 2.000 euros d’amende. »
Un trafic qui n'est pas inédit, en juillet, une employée d'un centre de vaccination de Grenoble avait déjà été mise en examen pour avoir vendu de faux certificats de vaccination. Les deux bordelaises, sont-elles poursuivies pour "faux et usage de faux" et "corruption passive." Elles encourent 7 ans d’emprisonnement et 45.000 euros d’amende.
En attendant d'être entendues devant le tribunal correctionnel, le 14 janvier prochain, elles ont interdiction d'exercer une activité en relation avec l'épidémie de Covid-19.