Interdiction de manifester place Pey-Berland : les premières réactions

Lors d'une conférence de presse le premier ministre, a annoncé "nous interdirons les manifestations se revendiquant des "gilets jaunes" dans les quartiers qui ont été les plus touchés" en France. Il a notamment cité les Champs-Élysées à Paris et la place Pey-Berland à Bordeaux.

"Nous interdirons les manifestations se revendiquant des "gilets jaunes" dans les quartiers qui ont été les plus touchés dès lors que nous aurons connaissance de la présence d'éléments "ultras" et de leur volonté de casser. Je pense bien évidemment aux Champs-Élysées à Paris, à la place Pey-Berland à Bordeaux, à la place du Capitole à Toulouse", où "nous procéderons à la dispersion immédiate de tous les attroupements", a annoncé le Premier ministre lors d'une déclaration à la presse à Matignon.

La place Pey-Berland est régulièrement le théatre d'affrontements entre les forces de l'ordre et des casseurs à la fin des manifestations des gilets jaunes le samedi. En revanche le week-end dernier, c'est près de la gare que les incidents ont eu lieu avec notamment une agence de la Société générale saccagée. Selon la préfecture de la Gironde, 25 personnes auraient été interpellées samedi dans le cadre de la manifestation bordelaise.
 

 

Peut-être d'autres sites interdits

Interviewé par l'une de nos équipes Nicolas Florian, le nouveau maire de Bordeaux a précisé les circonstances de cette décision. Il a évoqué le fait que d'autres sites pourraient être eux aussi interdits à toute manifestation.

"Le ministre de l'Interieur m'a appelé en début d'après-midi pour me demander si il y avait un itinéraire ou des sites qu'il faudrait interdir soit privilégier", explique Nicolas Florian. "Ils ont identifié (...) la place Pey-Berland, mais il y aura peut-être d'autres propositions". "Et nous allons transmettre au ministère de l'Intérieur l'état des propositions".


Une décision saluée par Catherine Fabre, députée de la Gironde (la République en Marche). C'est à son sens une interdiction qui devrait satisfaire "l'ensemble des habitants" qui "sont vraiment à bout de nerfs".

"On ne peut pas permettre à 0,05 % de la population de prendre en otage depuis 18 semaines l'ensemble de la population notamment à Bordeaux. Les forces de l'ordre, comme les commerçants, comme l'ensemble des habitants sont vraiment à bout de nerfs. Non, je ne pense pas que cela va attiser les violences, mais au contraire que cela va permettre de remettre les choses dans le bon ordre, dans l'ordre républicain".

 

"Ca va juste déplacer le problème"

Pour Christian Baume, président de la Ronde des Quartiers, cette annonce ne va pas assez loin, et risque que ne faire que déplacer le problème.

"Interdire de manifester seulement à Pey-Berland, c’est juste empêcher les affrontements avec la police à cet endroit précis. On ne sait pas ou ça va être, ça va juste déplacer le problème. On voudrait que les manifestations soient interdites dans tout le centre-ville. Autant prendre de vraies mesures. Mais est-ce qu’on a les moyens policiers pour cela ? C’est la vraie réponse. Mais il faut que ça s’arrête maintenant !"


Ce lundi, la Fédération française de l’assurance (FFA) a estimé à 170 millions d'euros les dégâts liés aux manifestations des gilets jaunes en France. Un chiffre qui ne tient pas compte de l'acte XVIII.

Parallèlement, aujourd'hui réunion technique sur le plan de relance post gilets jaunes a été présenté à la mairie. Il a pour but d'aider les commerçants à traverser cette crise. Sachant que des aides de la Métropole, de la Région et de l'Etat ont déjà été annoncées. Le plan de relance a acté par gouvernement à raison d’un fond qui sera de maximum 300 000 euros par ville. La réunion technique avait pour but de repondre à l'appel à projet du gouvernement (avec deux plans de relance différents). Va permettre à la mairie de valider la réponse au gouvernement par un vote en Conseil municipal lundi.

" Un niveau d'autoritarisme encore jamais atteint"

Loïc Prud'homme, député de la 3e circonscription de la Gironde (France Insoumise), a lui aussi réagit en affirmant que le "le gouvernement est incapable d'apporter une réponse politique". 

"Je crains que l'on continue dans cette escalade de la violence" explique Loïc Prud'hommes. "On a déjà vu que le gouvernement depuis 18 semaines était incapable d'apporter une réponse politique. Il met le pays dans un chaos qui est indescriptible. Et je pense que là, on est dans une réponse qui est à un niveau d'autoritarisme encore jamais atteint".


Loïc Prud'hommes avait affirmé avoir été victime d'un matraquage en fin de manifestation des gilets jaunes à Bordeaux, le samedi 2 mars. Il avait signalé les faits à l'IGPN, et demandé "que le préfet de Gironde soit relevé de ses fonctions" .

Le préfet de la Nouvelle-Aquitaine devient le nouveau préfet de police de Paris

Par ailleurs, le Premier ministre a également annoncé que le préfet de police de Paris Michel Delpuech allait être remplacé par Didier Lallement (le préfet de la Nouvelle-Aquitaine depuis novembre 2017) après les violences de samedi.

Ces annonces font suite à la polémique née ce week-end après les incidents survenus notamment à Paris sur les Champs-Elysées en marge de la manifestation des gilets jaunes. Michel Delpuech, 66 ans, a été le préfet de la Nouvelle-Aquitaine de juillet 2012 à mars 2015. Il était préfet de police de Paris depuis avril 2017. Il a été régulièrement cité voire critiqué dans l'affaire Benalla ou sur la gestion des forces de l'ordre lors des manifestations parisiennes. 

►DIRECT. "Gilets jaunes" : le préfet de police de Paris Michel Delpuech remplacé par Didier Lallement après les violences de samedi

Ecoutez la réaction de Nicolas Florian (maire de Bordeaux), Loïc Prud'homme (Député de la Gironde France Insoumise), et Catherine Fabre
(députée de la Gironde - La République en Marche)

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