Matthieu Rouveyre, élu de l'opposition bordelaise, est à l'origine de l' "Observatoire d'Airbnb" dont de nouvelles conclusions montreraient un appauvrissement de l'offre de logements destinés aux Bordelais. Le conseiller municipal tire la sonnette d'alarme et dénonce une "Airbnbisation" de la ville.
Il a été lancé par un Bordelais mais il pourrait bien résonner dans toute la France. L'"Observatoire d'Airbnb" entend créer un débat. Conclusions à l'appui. Il faut dire qu'à entendre Matthieu Rouveyre, les résultats d'une nouvelle enquête sur l'"Aibnbisation" de Bordeaux sont plutôt édifiants. En une année, l'offre de locations sur Bordeaux aurait augmenté de 113%. Voilà une première donnée livrée par l'élu.
"C'est énorme, on a plus que doublé le nombre d'offres de logement sur Airbnb. Il faut entendre que c'est autant de logements en moins pour les habitants. On constate que sur certains quartiers les touristes ont peu à peu, puis durablement, pris la place des habitants. Donc cette étude nous apprend et nous surprend beaucoup quant au phénomène d'"Airbnbisation" de Bordeaux" dit l'élu.
Un boom comparable à Paris ?
Mais où Bordeaux se situe-elle par rapport à d'autres villes françaises ? Visiblement, toujours selon Matthieu Rouveyre, le ratio offres Airbnb/nombre serait très important dans la capitale girondine au point d'être comparable avec les chiffres parisiens."On constate que Bordeaux et Paris sont à peu près sur la même pression. On est autour de 23-25 offres Airbnb opur 1000 habitants ce qui est extrêmement important et c'est ce qui nous inquiète car on a vu lors du dernier recensement que Paris avait perdu des habitants en raison de la location saisonnière. Et il y a de grands risques que si Bordeaux ne fait rien, on se retrouve dans la même situation", avertit Matthieu Rouveyre.
La surtaxe suffit-elle ?
La municipalité a récemment décidé d'instaurer une surtaxe sur les résidences secondaires pour faire face au phénomène Airbnb. Certains professionnels du tourisme s'en sont réjoui. La surtaxe est de 20%, histoire de freiner la location de courte durée d'appartements. La ville avait décidé d'instaurer cette surtaxe, consciente qu'il n'y avait pas assez de logements pour les habitants de la capitale girondine victime d'un succès croissant auprès des touristes du monde entier. Mais pour Matthieu Rouveyre, cette initiative de la mairie ne va pas assez loin.Voyez le reportage de Gladys Cuadrat et Nicolas Pressigout :