Une centaine de personnes s'est rassemblée en fin de matinée place de la Bourse à Bordeaux pour protester contre les violences policières. Parmi elles, des gilets jaunes blessés lors de manifestations.
Place de la Bourse où ils se sont réunis en fin de matinée, impossible de ne pas les voir.
Une centaine de personnes était présente pour alerter sur les violences policières et réclamer justice.
Pour frapper fort, ils ont affiché des banderoles géantes où figurent des visages tuméfiés et ensanglantés et des croix jaunes, sur lesquelles sont inscrits les noms des "mutilés" lors de manifestations, la date et l'arme qui les a blessés.
Parmi ces manifestants, de nombreux gilets jaunes, comme Floriane. Blessée au mollet par un tir de LBD le 12 janvier dernier près de la place Pey Berland, elle a dû subir une greffe de peau. Une mutilation aux conséquences physiques, mais aussi psychologiques.
C'est la première fois qu'elle se rend à une marche depuis ce jour.
Il y a toujours la peur quand on est dans une foule, quand on voit les forces de l'ordre. Malheureusement, si je vois un barrage routier, je vais flipper, alors que j'y suis pour rien
- Floriane, manifestante
Des violences "illégitimes"
Ce que tous dénoncent, ce sont des violences qu'ils jugent "illégitimes". Comme Myriam. Elle fait partie du Clap33, le Collectif contre les abus policiers. Depuis 2009, cette structure accompagne psychologiquement et juridiquement les victimes de violences policières et leurs familles.Parmi les gilets jaunes présents, Antoine Boudinet, co-organisateur de l'événement. Le jeune homme de 26 ans a perdu sa main le 8 décembre dernier à Bordeaux en ramassant une grenade GLI-F4. Sa plainte déposée le 17 décembre 2018 a été classée sans suite.L'Etat n'a pas forcément envie que les procédures judiciaires engagées aboutissent. Il n'y a pas de violence légitime. La plupart des manifestants sont des gens pacifistes et non violents et particulièrement pour les gilets jaunes. Ce sont des gens qui n'avaient pas conscience de ce que la police pouvait sortir comme armement.
- Myriam, Clap33
Suite à cette décision, il ne compte pas en rester là.
Le temps de la justice est loin, ça peut prendre des années. On va faire un recours, on va saisir le juge d'instruction, on va se porter civile et si ça ne marche pas on ira plus loin. On montera au créneau à chaque fois qu'il le faudra.
- Antoine Boudinet, co-organisateur