Face aux lycéens de l'Assomption, Ginette Kolinka, déportée en avril 1944 à Auschwitz-Birkenau, témoigne de son séjour dans les camps de la mort. Elle était âgée de 19 ans.
En 1944, Ginette Kolinka a 19 ans. Elle a dû quitter Paris et s'est réfugiée en zone libre, à Avignon, avec sa famille d'origine juive.
Au mois d'avril, elle est déportée, avec son père, son frère et son neveu, direction Auschwitz-Birkenau. Elle y sera tatouée du matricule 78 599, et rencontrera Simone Veil.
À son retour, seule survivante parmi les membres de sa famille ayant été déportés, elle préfère garder le silence sur l'horreur. Elle ne pèse que 28 kilos, et passe de longs mois en convalescence, auprès de sa mère et ses quatre sœurs.
Des années de mutisme
Elle recommence ensuite à travailler, et reste mutique sur sa déportation, jusqu'à un voyage à Auschwitz, qui déclenche chez elle la nécessité de témoigner.
Aujourd'hui, elle est âgée de 93 ans et régulièrement invitée dans les établissements scolaires, comme ce mercredi 3 octobre, au lycée de l'Assomption à Bordeaux.
"Je n'ai pas du tout envie de vous faire pleurer, j'ai même plutôt envie de vous faire sourire, rire, tout en écoutant mon histoire. Parce que je veux montrer aux jeunes où mène la haine", explique-t-elle à la soixantaine de lycéens attentifs.
L'histoire de Ginette Kolinka a été racontée par le journaliste Philippe Dana dans "Une famille française dans l’Histoire", paru en 2016 aux éditions Kéros.