Les conditions de travail des personnels soignants se sont dégradées dû à un manque de personnel. À Bordeaux, c’est une situation que les différents acteurs du milieu hospitalier dénoncent.
Dans une interview accordée à Libération et publiée le mercredi 27 octobre, le ministre de la Santé Olivier Véran assumait l’existence d’une dégradation des conditions de travail des personnels soignants. A Bordeaux, l’Hôpital tient bon mais les mécontentements se font entendre de toute part.
Manque de paramédicaux
Le service pédiatrique doit se réorganiser, 5 à 7% des lits du CHU de Bordeaux seraient fermés et en cause : « Beaucoup de démissions, d’arrêts maladie à cause de la charge de travail puisque qu’on fonctionne en sous-effectif. Alors on charge la mûle sur ceux qui restent », explique Alain Es-Sebbar, secrétaire général de la CGT CHU Bordeaux Pellegrin. Le recrutement est difficile mais cela n’étonne pas le syndicaliste : « On travaille le week-end, les jours fériés, la nuit, en horaires décalés et pour aucune reconnaissance. Quand on travaille le dimanche on touche 47 euros de plus quand dans d’autres administrations c’est 130 euros. Ça ne donne pas envie et je le comprends. » La direction du CHU de Bordeaux assure mettre tout en œuvre pour recruter au plus vite avec des propositions de CDI pour les infirmiers et aides-soignants et des embauches directement sous un statut de fonctionnaire pour les personnels de certains services.
Engorgement des urgences
— UNSA-SDIS33 (@unsasdis33) October 24, 2021
Une situation qui impacte les personnels soignants mais aussi le fonctionnement de l’Hôpital. Dans certains services comme celui des urgences la détérioration des conditions de travail et le manque de personnel se fait sentir. « L’engorgement des urgences est insupportable, notamment pour les pompiers volontaires et pour les personnes prises en charge qui attendent des heures dans un brancard, sur un parking » déclarait David Brunner, président de l’Union départementale des sapeurs-pompiers (UDSP) de Gironde, lors de leur dernière assemblée générale. « Ils ont demandé aux élèves infirmiers de faire la régulation du SAMU aux urgences, c’est dire ! », se désole Alain Sebbar.
Mais le docteur Olivier Joannes-Boyau rappelle que cette situation n’est pas nouvelle : « C’est une situation qui dure depuis plus de vingt ans qui a été atténuée par la crise covid parce qu’on s’est serré les coudes mais aujourd’hui elle ressurgit plus fort. »