C'est dans Libération qu'une lettre ouverte, signée par de nombreux noms du monde de l'art, met en cause le licenciement annoncé de Maria Inés Rodriguez. Ils s'interrogent sur l'avenir "d'une excellente professionnelle et commissaire d'exposition internationalement reconnue".
La directrice du CAPC "va sauter", elle aurait même été convoquée le 6 mars dernier pour un entretien préalable à son licenciement. Maria Inés Rodriguez est donc sur le départ.Mais pourquoi ?
Selon Fabien Robert, adjoint à la culture, ils s'agirait de "redéfinir le musée dans le nouveau contexte de la ville" et de "réinventer" le lieu.
Quatre ans après son arrivée, Maria Inés Rodriguez n'ira pas au bout de son mandat qui aurait dû se terminer en 2020. On lui doit les expositions bordelaise Alejandro Jodorowsky, André Putman, Franz Ehrard Walther et plus récemment la rétrospective sur Béatriz Gonzalez qui a eu un succès retentissant.
La mairie mettrait en avant une fréquentation décevante de ce lieu qui existe 1983 et qui a longtemps été le symbole de l'art contemporain à Bordeaux. Parallellement les relations entre une partie du personnel et la direction se dégraderaient.
Alors que les deux parties sont actuellement en négociation la presse fait état de ce renvoi avec des mots parfois assez clairs. Dans Rue 89 on pouvait lire : "à l'écouter (ref Fabien Robert) la création deviendrait une option".
Une lettre ouverte est parue dans Libération ce week-end. Elle a été signée par des directeurs et directrices d'institutions culturelles françaises (comme Caroline Bourgeois, Conservatrice de la Collection Pinault à Paris) et à l'étranger ainsi que par des critiques et universitaires. Découvrez la liste complète des signataires en cliquant ici.
Ils dénoncent l'éviction de la directrice du CAPC.
"Les récentes déclarations de l’adjoint au maire de Bordeaux chargé de la culture, Fabien Robert, qui se demande ouvertement si «l’art contemporain existe encore» et souhaite que le CAPC devienne une «vitrine» publicitaire de la ville, comme l’a rapporté Rue89 Bordeaux, nous inquiètent. A Libération, il déclare qu'«il y a un sujet CAPC», et que «cela fait des mois que je visite des lieux, je fais du sourcing, je fais du benchmarking, pour définir des orientations».
Nous sommes des professionnel·le·s de l’art, nous aimons les musées et le public. La transmission de la joie et de l’intelligence des œuvres au plus grand nombre est à nos yeux un enjeu essentiel. Nous sommes révolté·e·s de voir qu’au fil des ans, d’un directeur·ice du CAPC à l’autre, les mêmes problèmes se retrouvent : pressions continues sur la direction du musée prise dans le corset de la régie municipale, manque de soutien institutionnel, affaiblissement des moyens financiers".