Le maire de Mérignac, une ville poids-lourd de l'agglomération bordelaire, a donné sa vision de la métropole ce mercredi 1er juillet. Gouverner avec qui cette collectivité qui engage beaucoup de projets et d'argent pour les habitants ? Le sujet fait débat.
Décidément, la bascule de Bordeaux chamboule tout. La principale ville de l'agglomération tombant dans l'escarcelle des écologistes, voilà qui change sérieusement la donne pour la gouvernance de la métropole et ses 28 communes.
Car les élus écologises comme Pierre Hurmic à Bordeaux ou encore le maire de Bègles réélu, Clément Rossignol Puech, veulent rompre avec le passé. Tandis qu'à gauche toujours, certains, comme Alain Anziani, aimeraient poursuivre comme avant." Tout le monde a besoin de tout le monde " plaide le maire réélu de Mérignac.
Pour ou contre la cogestion
Pour mémoire, la métropole vit sa vie en cogestion depuis les années 70. Une longue histoire donc où les maires toutes couleurs confondues signent un accord et listent les projets à mener à bien. S'en suit une répartition des vice-présidences." Un contrat de gouvernance, c'est très bien. Certes, il n'y a pas de majorité mais on a intérêt à avoir un socle très précis. " ajoute Alain Anziani.
Il faudrait être fou pour prendre la présidence de Bordeaux Métropole sans accord.
Dans l'hémicycle de la métropole, 29 élus Verts feront leur entrée, 32 socialistes, 4 communistes et 1 extrême gauche avec Philippe Poutou. Ce sont 38 conseillers communautaires qui siégeront par ailleurs, le groupe Communauté d'Avenir et LREM qui aura son groupe. Une répartition qui fait dire au maire de Mérignac : "Personne n'a la majorité à lui tout seul donc il faudra bien trouver des solutions. " Et le maire de Mérignac lui relève que " Les maires ont tous leur légimité donnée par les électeurs, il faut qu'on se consacre au fond des choses avant de se répartir les postes, ce n'est pas l'urgence. " Les postes peut-être mais il va bien falloir que d'ici 15 jours il y est un accord de principe. Cogestion avec les socialistes et la droite contre les écologistes ? Ou contrat à gauche sans cogestion ? LA gouvernance de la métropole fait largement débat avec des avis bien tranchés.
Alain Anziani détaille ses arguments pour favoriser la cogestion de la métropole et ses 28 communes.
Une liste de priorités pour convaincre
Pour convaincre Pierre Hurmic et son équipe, Alain Anziani a renouvelé sa vision de la métropole. Redessiner la ville pour loger les habitants et en même temps végétaliser les villes. Des villes avec moins de densité, moins d'inégalité. Développer la rive droite, longtemps laissée de côté. Remise à plat du schéma de déplacement pour voir quelle place pour le vélo, la voiture, le tram, les transports en commun.Et le maire de Mérignac, au coeur d'un bassin économique dominé par l'aéronautique en pleine turbulence, insiste sur le " développement économique qu'il ne faut pas opposer à l'écologie. (.. ) Jamais je ne lâcherai la bassin industriel aéronautique de la métropole " a-t-il lancé. L'avion lui tient à coeur, sujet de discorde avec les Verts totalement d'actualité avec la fin annoncée de la liaison Bordeaux/Orly où les choix s'opposent catégoriquement.Tous ceux qui sont d'accord doivent pouvoir travailler ensemble.
Alain Anziani a donc envoyé ces propositions à Pierre Hurmic, futur maire écologiste de Bordeaux et Patrick Bobet, maire LR du Bouscat et actuel président de la métropole. Nul doute que les discussions vont aller bon train d'ici le 17 juillet, jour où tous les conseillers vont se retrouver pour désigner leur président.