Bordeaux Métropole pourrait mettre en place, dès 2022, une zone à faible émission (ZFE) dans laquelle les véhicules les plus polluants seraient interdits. L’opposition juge la mesure irréalisable.
La métropole bordelaise a annoncé, le mercredi 15 septembre, son intention de mettre en place une zone à faible émission d’ici la fin de l’année 2022.
Cette mesure phare de la loi climat et résilence, votée cet été, a pour objectif de lutter contre la pollution et améliorer la qualité de l’air. Le gouvernement le rappelle, en France, 40.000 décès par an sont attribuables à une exposition durable aux particules fines.
C'est voté dans la loi #ClimatRésilience : des zones à faibles émissions seront instaurées dans les grandes villes pour stopper la circulation des voitures les plus polluantes.
— Ministère de l’Écologie (@Ecologie_Gouv) July 21, 2021
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Concrètement en 2025, les véhicules les plus polluants ne pourront plus rentrer dans les agglomérations de plus de 150.000 habitants.
Si vous avez récemment circulé à Toulouse, Paris ou Lyon, vous avez certainement déjà pu apercevoir les vignettes Crit’Air. Grâce à elles, deux-roues, voitures et camions sont classés en six catégories. De 0 à 2, vous pouvez rouler normalement. De 3 à 5 en revanche, interdiction de circuler.
Un nouveau cadre que la nouvelle majorité métropolitaine décide de lancer rapidement. Mais aujourd'hui, la Vice-Présidente au climat, à la transition écologique et à la santé, Claudine Bichet, constate que "les personnes qui ont les véhicules les plus polluants sont souvent ceux qui n'ont pas les moyens de changer de véhicule."
Telle qu'elle est construite aujourd'hui, la ZFE est injuste socialement.
La Métropole souhaite donc s'engager pour inciter "les usagers qui ont la possibilité de se reporter vers d'autres moyens de locomotion" à le faire. Les automobilistes devront donc favoriser les transports en commun, les mobilités douces ou opter pour un véhicule non polluant.
Pour Christophe Duprat, conseiller métropolitain de l'opposition et maire (LR) de Saint-Aubin-de-Médoc, ce sont les habitants de la zone péri-urbaine qui sont les plus touchés par ces restrictions. "On ne veut plus de voitures dans la ville, mais ce sont eux qui sont obligés de la prendre pour venir", explique l'élu.
Si la loi laisse aux élus locaux la liberté de fixer les conditions de mise en oeuvre de cette ZFE, Bordeaux a jusqu'au 31 décembre 2024 pour s'y conformer.
A voir > le reportage d'Olivier Prax et Clémence Rouher