A l'occasion du conseil municipal, la majorité a souhaité une transition vers les cirques sans animaux sauvages et un accompagnement pour les professionnels. Une évolution comprise notamment par le cirque Gruss qui n'a plus aujourd'hui "qu'un zèbre" dans son spectacle, comme animal sauvage.
"La place des animaux sauvages n’est pas dans les cirques où les conditions de vie sont inadaptées et où le dressage peut occasionner des pathologies lourdes".C'est un "voeu" évoqué dans son ordre du jour, et présenté par Francis Feytout, mais la majorité souhaite également ne pas heurter ces professionnels du spectacle avec qui la ville a parfois des liens particuliers :"pour l’accompagnement des professionnels dans une transition vers la fin des animaux sauvages dans les cirques, en concertation avec eux".
"Bordeaux doit mettre en place une transition vers les cirques sans animaux sauvages sur son territoire. La Ville de Bordeaux souhaite accompagner la profession et la fin de vie des animaux concernés. A ce titre, une réglementation nationale est nécessaire pour leur garantir une vie paisible et une fin de vie douce".
Une volonté portée par la nouvelle majorité qui fait écho à la démarche de la ministre Barbara Pompili mais qui n'était pas forcément audible par tous les acteurs de ce spectacle vivant.
Si ce "voeu" de la majorité a trouvé un accueil plutôt favorable au conseil muncipal sur le fond, les animaux sauvages et le cirque, ce n'est pas le cas de la forme. Le moyen du "voeu" qui n'a pas la valeur d'une délibération ne convient pas à certains conseillers notamment à Marik Fétouh. Certains, pour cela, ne voteront pas.
En revanche, Philippe Poutou, favorable, propose également de faire revenir le cirque Romanès à Bordeaux, qui remplit cette condition sans animal sauvage, en n'ayant "qu'un petit chien".
Le cirque Gruss consulté
On pense évidemment au cirque Arlette Gruss à Bordeaux qui a "rodé" depuis des années son spectacle sur la place des Quinconces pour les fêtes de fin d'année et jusqu'en février.Et pour le coup, l'entente semble cordiale.
"On a été reçus par la ville de Bordeaux le 16 octobre dernier. Ils ont voulu nous informer et exposer leur souhait et ils nous ont entendus", explique Rémy Becuwe, le chargé de communication du cirque (joint par téléphone).
"Bordeaux, c'est 75 000 spectateurs chaque année... hors covid-19 bien-sûr".
Gruss est une institution à Bordeaux avec ses spectacles hauts en couleurs où les chevaux tiennent souvent le haut de l'affiche mais aussi d'autres animaux exotiques voire sauvages comme des félins ou des éléphants. Même si ces animaux sauvages ne faisaient pas partie de la ménagerie du cirque proprement dit. Ils appartenaient aux artistes du numéro "loué" par le cirque. Sauf... un zèbre! "Ce sera peut-être son dernier tour de piste".
Ce n'est plus le cas, selon Rémy Becuwe. "D'année en année, on trouve de moins en moins d'animaux sauvages dans les cirques. On n'arrive plus à trouver ces numéros. Soit parce que le standing du numéro ne nous convient pas, soit aussi parce que les règles draconiennes liées à l'encadrement d'accueil d'animaux ne le permettent pas..."
En revanche, ils ont d'autres animaux dont des animaux exotiques : chameaux, buffles,... issus d'élevages.
Dans cette rencontre, il estime que la discussion était ouverte : "ils ont été à notre écoute et ont aussi demandé à visiter notre remise".
La "remise" c'est ce site d'une cinquantaine d'hectares, près de la ville du Mans, dédié par le cirque à ses animaux retraités. Là-bas, une quarantaine d'animaux finissent leurs jours soignés par deux personnes. C'est aussi là que sont en pension ceux qui n'ont pas de numéro sur la tournée."Et ce depuis 25 ans, à l'époque on ne parlait pas de bien-être animalier, ..."