Une cinquantaine de personnes vit à l’année dans ces habitations flottantes, au bassin n°1. Elles devraient déménager prochainement vers le Bassin 2, non sans s'acquitter, au passage, d'un doublement de leur redevance. Un collectif est vent-debout contre le port de Bordeaux.
C'est un habitat insolite qui fait rêver, notamment depuis que les bassins à flot ont fait peau neuve et sont devenus plus attractifs, au cœur des soirées bordelaises. Pourtant, certaines familles habitent là depuis près de 20 ans. Un mode de vie choisi, atypique, et qui semblait un peu épargné par la flambée immobilière de ces dernières années.
Regardez le reportage de Tristan Vartanian et Marc Lasbarrères (M. Neuville et V. Piffeteau).
Les 23 familles ont été informées du projet de déménagement du bassin 1 au bassin 2, cet été. Mais aussi du doublement de la redevance annuelle liée à leur convention d’occupation temporaire du domaine public !
Parmi elles, Christiane et Gérard qui vivent sur leur péniche depuis 17 ans. Ils apprécient notamment de profiter de leur terrasse "huit mois de l'année !", comme le souligne Christiane dans un sourire. "Actuellement, on est aux alentours de 3000 euros par an de location, ce qui est tout à fait raisonnable", raconte Christian. "Et ça va être multiplié par deux !"
Il explique que lui et sa femme "ne touchent qu'une petite retraite... Pour l'instant, on peut payer, mais d'ici à quelque temps..." Et le résultat pour lui, c'est que ces maisons-bateaux "vont devenir des épaves".
Entente difficile
De son côté, le port de Bordeaux explique que la redevance n'a pas été relevée depuis longtemps et que les résidents, dans l'autre bassin, vont bénéficier de nouveaux aménagements. "Ces aménagements rendent des services supplémentaires aux habitants", explique Renaud Picart, le directeur adjoint du Grand port de Bordeaux. "Ils vont avoir accès au tout-à-l'égout, à la fibre, et à un quai complètement rénové...
Pas d'accord, expliquent bon nombre de ces résidents, car dans le déménagement, ils vont perdre d'autres facilités comme, par exemple, les places de parkings...