Autrefois réservées aux moins aisés, les friperies attirent depuis plusieurs années une clientèle plus diversifiée. La prise de conscience écologique a tourné de nombreux consommateurs vers les vêtements d'occasion.
Elles sont devenues des adresses incontournables. Autrefois réservées aux plus démunis ou à celles et ceux cherchant à se démarquer, les friperies attirent aujourd'hui une clientèle très large.
"Dans les années 90, c'était plus réservé à des gens qui aimaient la mode, qui étaient souvent jeunes et étudiants, observe Magalie Laborde, propriétaire de Docks Caviar. Sa boutique, installée à Bordeaux depuis vingt-trois ans, a vu la clientèle se diversifier au fil des ans. Maintenant c'est tout le monde. On a compris qu'il fallait recycler, et moins gaspiller."
Un tiers des Français achètent d'occasion
Prise de conscience écologique, nécessité économique, des plateformes de vente en ligne… Le vêtement d'occasion a la cote. En 2019, l'institut Kantar estimait que 32% des Français avaient déjà eu recours à des textiles de seconde main. La proportion avait doublé en l'espace d'un an. Depuis, le confinement, la crise sanitaire et les espoirs de voir "un monde de demain" plus vertueux et écologique pourraient bien avoir encore accéléré la tendance.Les grandes enseignes ont bien compris l'attrait de la fripe pour leur clientèle. A Auchan Mériadeck, à Bordeaux, on peut désormais retrouver dans cette grande surface, des vêtements, de marque ou non, de seconde main, et à prix réduit. Nous avons des marques réputées, pas accessibles pour tout le monde, disponibles dans notre corner d'occasion avec des T-shirts à 5 euros la pièce, explique Ericka Chanceaulme, manager textile.
L'opération a été montée dans plusieurs grandes surfaces de l'enseigne, en partenariat avec le service de vente et de rachat en ligne Patatam. Cette PME de Saint-Pierre d'Irube au Pays basque, spécialisée en collecte de vêtements, est l'une des leader sur le marché.
Economie solidaire
Assez loin de ce modèle business, on retrouve les bennes à vêtements, et le réseau AMOS. Chaque don de particulier, déposé dans les conteneurs dédiés sur la métropole bordelaise, est ensuite trié pour être vendu ou recyclé."Derrière le côté vente business il y a tout un travail dès l'acte de don. Tout le travail est effectué par des personnes en cours d'insertion et acheminé jusqu'aux boutiques. Tout ça, c'est une chaîne qui a du sens, parce que ça permet de salarier et de remettre au travail des personnes qui sont vraiment dans la galère", souligne Nathalie Lacoste directrice d'Amos.
L'entreprise d'insertion économique, basée à Mérignac, dispose de cinq boutiques sur la métropole et depuis peu, d'un site Internet.
Enquête sur ce monde de la seconde main avec ce reportage de France 3 Aquitaine