Coronavirus : cellule de crise, chambres disponibles et tests, la visite d'Edouard Philippe au CHU de Bordeaux

En plein cœur de l'épidémie de coronavirus, Edouard Philippe est à Bordeaux ce lundi 2 mars. Une visite annoncée dimanche soir dans la soirée. Il a rendu hommage à la "qualité exceptionnelle" des équipes bordelaises. 

C'est une visite surprise. Edouard Philippe est en visite aujourd'hui, lundi 2 mars, au CHU de Bordeaux, pour évoquer l'épidémie de coronavirus qui touche depuis hier soir, 130 personnes en France. Il est accompagné d'Olivier Véran, le ministre des Solidarités et de la Santé. Sa visite a été confirmée cette nuit, vers minuit aux rédactions locales.
 

"Qualité exceptionnelle" des équipes bordelaises

 
Dès 9h30, il a rencontré les personnels soignants de la cellule de crise avant de visiter l'unité des "maladies tropicales et du voyage", où sont confinés les malades du coronavirus. Le caractère "exemplaire" de la cellule a été soulignée à la fois par Olivier Véran mais aussi par les différents professeurs.

Le Premier Ministre et le Ministre de la santé se sont entretenu avec le professeur Denis Malvy, au sujet des deux patients, de Gironde et des Landes suivis par le CHU. Le professeur a assuré que les deux personnes étaient dans "un état stable".

"Nous voulons saluer l'engagement des équipes soignantes et du Samu, partiuclièrement ici à Bordeaux. Nous voulons dire aussi la qualité exceptionnelle des équipes bordelaises", a annoncé Edouard Philippe.

Des pistes ont été proposées pour étendre ce dispositif à d'autres hôpitaux de France.
 


Rencontre avec le Samu


Vers 11h, le Premier ministre s'est rendu dans les locaux des équipes du SAMU pour discuter avec les responsables du quotidien de ces personnes, en première ligne. Avec une augmentation de 20% d'appels liés au coronavirus, la plateforme fonctionne en continu. 

"On a un système informatique partagé, et les infectiologues ont accès aux fichiers. Ils peuvent donc ensuite rapidement contacter les patients contaminés. Deux médecins généralistes nous aident aussi,", détaille un membre du Samu. 

Le Samu a également rappelé la charge de travail qui leur incombe. "On était déjà sur une activité très tendue, il faut désormais gérer ce nouvel afflux", détaille Xavier Combes, chef de service du Smur.  En effet, entre 20% et 30% des appels concernent des cas possibles de coronavirus. Pour faire face à cette augmentation, le Smur a renforcé ses équipes avec des médecins libéraux. 

De leur côté, Olivier Véran et Edouard Philippe ont rappelé la création d'un numéro vert (0800 130 000). Il sert notamment à délester les centres d'appels des craintes concernant le coronavirus.

Concernant les transports, Yann Bubien, le directeur général du CHU de Bordeaux a annoncé la mobilisation de transporteurs non-médicaux "qui ont le matériel et les compétences nécessaires" à cette prise en charge, mais tous "ne les ont pas actuellement". 


Réserve de chambres disponibles


Le CHU propose aujourd'hui six chambres en pression négative. "Deux fois onze chambres avec brassage de l'air sont également prévues, ainsi que l'ouverture d'une aile supplémentaire, de 12 à 15 lits", a annoncé le professeur Malvy. Il prédit le stade 3 de l'épidémie comme " inéluctable" et appelle déjà ses confrères médecins libéraux à jouer un rôle important auprès des patients. 

 


Une unité de diagnostic ambulatoire de Covid-19 a également été mise en place. Avec une surface de 600m2, il s'agit de l'ancienne unité dédiée aux problèmes nucléaire, radiologique, biologique et chimique (NRBC). 

"C'est une unité de décontamination convertie pour faire de la consultation et des prélèvements des patients. lls viennent sur rendez-vous et repartent à domicile avec un masque et du gel hydroalcoolique. Les résultats leurs sont communiqués quatre heures plus tard", expliqueStéphane Gillet, cadre de santé NRBC au CHU de Bordeaux.

Le service de réanimation a également été mobilisé pour gérer le Covid-19.  
 

Soixante tests peuvent aujourd'hui être réalisés chaque jour. Ce chiffre pourrait monter à 180, "avec une ouverture des services la nuit", a annoncé Marie-Edith Lafon, cheffe du service virologie et de l'unité de surveillance biologique. Chaque patient reçoit trois test pour confirmer ou infirmer sa contamination. 

Si le Premier Ministre a tenu a rassuré la population, se disant "confiant" face à ce "risque sanitaire", il a également pris le pouls de l'inquiétude auprès du professeur Denis Malvy.

"Il faut jouer la carte de la transparence. Ce n'est pas la première fois que nous devons gérer l'incertitude", explique le professeur, affirmant que le CHU est en contact permanent avec leur homologues chinois et italiens. 
 
 Pour les autorités, il semblerait tout de même que "l'on s'achemine vers le stade 3 de l'épidémie".

"Nous sommes entre deux phases. Viendra un moment où il y aura trop de patients pour nos structures. Donc nous avons mis en place de nouvelles structures qui peuvent être modulées pour répartir les patients, les tester et les traiter en toute sécurité. Si nous ne déployons pas tous les moyens convenables, nous ne seront pas crédibles sur les mesures de contraintes", résume Denis Malvy.

Déblocage de fonds

Face aux inquiétudes des citoyens, Olivier Véran a rappelé que "les mesures sont fondées sur l'expertise professionnelle. Chaque mesure est donc réfléchie et adaptée", explique Olivier Véran.

Lors de la conférence de presse, le Premier Ministre a annoncé que des fonds avaient été débloqués pour l'épidémie de coronavirus, qu'il qualifie de "risque sanitaire élevé", en face duquel le gouvernement se dit conscient. 

"Nous avons débloqué de nouveaux fonds s'agissant de la recherche sur le vaccin. Dans le cadre du plan hôpital, nous avons fait en sorte de débloquer des fonds qui sont en train d'arriver aux hôpitaux pour créer les marges de manœuvre nécessaires afin d'être à la hauteur", a-t-il déclaré. 
 

Difficile de mobiliser


Les syndicats, qui ont également appris la nouvelle ce matin tentent de s'organiser au mieux pour être présents. "Je vais probablement annuler certains rendez-vous", envisage Alain Es-Sebbar, le délégué général de la CGT du CHU de Bordeaux.

Il regrette de ne pas avoir été tenu au courant, "un fait exprès", glisse-t-il. "On souhaiterait organiser quelque chose, mais c'est difficile de mobiliser les équipes à la dernière minute, surtout en période de vacances scolaires", explique Alain Es-Sebbar.

De son côté, l'intersyndicale appelle à la mobilisation demain mardi 3 mars, devant les préfectures, contre l'usage du 49-3, annoncé par le premier Ministre. Des manifestations qui pourraient êter perturbées par les nouvelles mesures.

Lors de la conférence de presse, le Premier Ministre a maintenu l'interdiction d'évènements dans des espaces confinés, de plus de 5000 personnes. Un choix difficile alors que la campagne pour les élections municipales vient d'être lancée.
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