Depuis mardi, le musée d'Aquitaine accueille une exposition consacrée à l'écrivain californien Jack London et son périple dans les mers du Sud du Pacifique.
Revivre le périple de Jack London dans le Pacifique. C'est ce que propose l'exposition "Jack London dans les mers du sud", accueillie depuis le 29 mai et jusqu'au 2 décembre au musée d'Aquitaine de Bordeaux.
A l'origine de Martin Eden
Le romancier, qui était aussi aventurier et marin, auteur entre autre de L'Appel de la forêt et Croc-blanc a parcouru la planète. De son périple dans les mers du sud est d'ailleurs né Martin Eden, l'histoire d'une jeune marin devenu écrivain à succès et parti pour les îles du Pacifique.Cette exposition s'appuie sur des photographies, issues de la collection personnelle de Jack London, mais également d'objets, de films historiques et ethnographiques pour retracer le voyage, effectué à bord de son 2 mâts le "Snark", dans le Pacifique, via Hawaï, la Polynésie française, les Samoa Fidji ou encore les îles Salomon…
L'occasion de découvrir la vie quotidienne de l'auteur et de sa femme Charmian dans une croisière qui n'en a que le nom. Basée sur le journal de bord du voyage tenu par Charmian, l'exposition retrace les péripéties du couple de la construction du bateau "Snark" (animal légendaire) jusqu'à la fin du périple quand Jack tombe malade aux îles Salomon.
Grâce à une très belle scénographie en noir et blanc sur fond bleu, des mers du sud justement, on parcourt avec l'équipage cette aventure, parfois amateure, à la rencontre des polynésiens et mélanésiens.
Une démarche empreinte d'humanité et de conscience géopolitique envers ces cultures traditionnelles qui risquent de disparaître face à la modernité. Nous sommes en 1907 : le monde, les transports, les échanges commerciaux et coloniaux sont en pleine évolution...
Regardez le reportage sur l'exposition (C.Bouvet/ JP Magnaudet/E.Delwarde/I.Cardenas/E.Cremese).
"Voir les choses de ses propres yeux"
"Ce que Jack London voulait, c'était aller à la rencontre des cultures d'Océanie et voir les choses de ses propres yeux", précise Paul Matharan, conservateur en charges des collections extra européennes au Musée d'Aquitaine.Il s'est arrêté d'archipel en archipel et à chaque fois, il a collecté des objets.
En même temps, il s'est rendu compte de l'état de ces sociétés, en décrépitude depuis l'arrivée des occidentaux.
"Voyage initiatique"
Jack London ne fait pas qu'observer. Il photographie également. Des portraits, souvent en contre-plongée, "pour donner de la dignité à toutes ces populations", poursuit Paul Matharan.Il a bien décrit dans ses nouvelles et ses contes cette relation de domination entre les Blancs et les populations d'Océanie.
On suit toute cette démarche, car cette croisière est en fait une espèce de voyage initiatique
Des collections d'exception
L'occasion de mettre en valeur la richesse des collections du Musée d'Aquitaine."Nos collections océaniennes sont très riches et très rares, s'enthousiasme le conservateur. Nous avons ici toute une série d'objets, de parures, d'ornements de représentations de divinités, d'armes… Ce sont des objets assez extraordinaires"
L'exposition qui ouvre ce mardi se tient au Musée d'Aquitaine et jusqu'au 2 décembre
Cette exposition a été présentée en 2017 à la Vieille Charité de Marseille.
Elle a été réalisée par le Musée d’Arts Africains, Océaniens, Amérindiens (MAAOA), en coproduction avec la Compagnie des Indes.
Marianne Pourtal-Sourrieu (MAAOA), et Michel Viotte sont les cocommissaires de l'exposition qui fait suite au documentaire "Jack London, une aventure américaine" de Michel Viotte au moment du centenaire de sa mort.