"C'est la cata !" Cette école n'ouvrira pas ses portes à temps pour la rentrée, les enfants scolarisés dans un autre établissement

La nouvelle école Elsa-Triolet, située dans le quartier Brazza, à Bordeaux, n’ouvrira pas ses portes à la rentrée. Les retards de chantiers ont engendré un délai supplémentaire pour ouvrir l’école. Une situation temporaire durant laquelle les enfants seront scolarisés dans un autre établissement de la ville.

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Mercredi 20 août, Maéva Grébeauval reçoit un SMS. “URGENT. L’école E. Triolet n’ouvrira pas le 2/09. Rentrée déplacée à l’école A. Daney”, écrit la mairie de Bordeaux. Simultanément, un mail arrive dans sa boîte de réception, plus détaillé. “Les travaux de construction de l’école Elsa Triolet sont aujourd’hui terminés, mais leur retard a repoussé les mesures de qualité de l'air obligatoires pour que les services de l'État puissent donner l'autorisation d'ouverture”, indique-t-il, assortis de deux liens pour rejoindre des réunions en visio, accessibles aux parents des 88 enfants scolarisés à l’école Elsa Triolet. Cette année, 55 maternelles et 33 élémentaires sont inscrits. 

“C’est la cata !”

À douze jours de la rentrée, l’annonce a l’effet d’une douche froide. “C’est la cata. Ils auraient pu nous prévenir plus tôt, je ne sais pas comment on va s’organiser”, réfléchit Maéva Grébeauval. Résidente d’un appartement à quelques mètres de la future école, ses matinées étaient déjà planifiées. “Je les emmenais à l’école à pied puis je prenais la voiture pour me rendre à mon travail à Cenon”, détaille-t-elle.

Si Victoria et Joseph, ses deux enfants en grande et moyenne section de maternelle, sont tout de même scolarisés, ils se rendront à l’école Alfred Daney, située de l’autre côté du pont Chaban-Delmas, aux Bassins à Flots, à trois kilomètres de l'école Elsa Triolet.  “Je ne vois pas comment je vais faire pour les emmener de là-bas, avec tous les bouchons le matin, et ensuite aller à mon travail sans être en retard”, analyse cette mère de famille.

Comme elle, des dizaines de parents paniqués sont tombées des nues. “J’attends la réunion d’information demain pour savoir comment gérer ça avec mes enfants. C’est vraiment difficile à gérer là”, lance une autre mère de famille, qui souhaite rester anonyme.

La vague de panique, Sylvie Schmitt se prépare à l’affronter. Ces vendredi 23 août et lundi 26 août, elle sera face aux parents pour les rassurer et répondre à leur question. “On sait que c’est une situation qui n’est pas idéale, mais on veut leur dire qu’on a déjà fait ce genre d’opération auparavant, et que tout est prévu pour accompagner les enfants et les parents au mieux”, promet l’adjointe au maire en charge de l’éducation, de l’enfance et de la jeunesse.

Ramassage scolaire

Côté logistique, la mairie de Bordeaux a prévu plusieurs scenarii. “Soit les familles emmènent directement leur enfant à Alfred Daney, soit ils prennent des bus de ville, mais la ville met surtout à disposition deux bus de ramassage scolaire, devant l’école Elsa Triolet, avec tout l’encadrement nécessaire”, assure Sylvie Schmitt. 

La ville de Bordeaux a en effet été confrontée à des situations similaires, lorsque les écoles Modeste Testas et Jean-Jacques Sempé ont également repoussé leur date de rentrée. “Les enfants étaient à l’école Alfred Daney aussi. On sait que ces situations sont contraignantes pour tout le monde, mais nous savons faire”, rassure Sylvie Schmitt.

Qualité de l’air

Évoqué dans le mail, le retard du chantier a été constaté durant l’été. “En juillet, nous étions encore dans les délais, mais en août le chantier a pris du retard, ça a dérapé et toutes les autres étapes dépendantes ont pris aussi du retard”, indique l’élue.

Le chantier, pour autant, serait à quelques étapes de son aboutissement. “Les travaux sont finis, la commission de sécurité a rendu un avis favorable. On attend désormais que la préfecture donne son feu vert”, indique l’adjointe au maire. Ce feu vert, c’est une “levée de servitude”, “obligatoire dans ce secteur pour toute ouverture de bâtiment public”. Un accord qui ne peut cependant pas être donné sans l’assurance d’une qualité de l’air conforme. Des analyses ont été réalisées la semaine dernière après la fin des travaux.

Les conditions n’étaient pas réunies avant pour réaliser ces prélèvements. On attend désormais le retour de ces analyses pour les transmettre à la préfecture qui devrait alors lever cette servitude.

Sylvie Schmitt,

Adjointe au maire en charge de l'éducation, l'enfance et la jeunesse

Le quartier de Brazza est en effet construit sur le site d’une ancienne usine, Soferti, qui produisait des engrais, dont la production s'est arrêtée en 2007. Depuis le lancement du projet en 2013, un nettoyage profond, ainsi qu’un apport de terre saine ou encore la mise en place d’une géomembrane “là où les enfants peuvent toucher la terre”, ont été réalisés. “Rien que sur l’école, nous avons mis plus de trois millions d’euros pour dépolluer les sols. Et nous garantissons également un suivi périodique de la qualité de l’air ambiant ainsi que des prélèvements de terre”, assure l’adjointe au maire.

Si les résultats des prélèvements sont concluants, la mairie de Bordeaux mise sur une ouverture de l'école à la mi-septembre. Les petits écoliers devront donc encore faire preuve de patience deux semaines supplémentaires, avant de pouvoir inaugurer les locaux de leur nouvelle école.

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