Lorsque l'on s'y prend un peu tôt, il n'est pas si compliqué de trouver un logement à Poitiers quand on est étudiant. Pour autant, tout le monde n'a pas cette chance : en cette mi-août, l'offre est beaucoup plus réduite et les exigences des étudiants sont revues à la baisse.
Le territoire français compte 380 000 places en résidences publiques ou privées pour plus de 2,5 millions d’étudiants. Pour ceux qui ont qui ont eu leur affectation avant le début de la période estivale, trouver un logement est plus simple. Quant à ceux qui ont obtenu une réponse favorable de la part des universités ces derniers jours, les visites d'appartements se font rares. Et lorsqu'un logement est disponible, une visite éclair s'impose pour une décision rapide.
"C'est un peu stressant"
Alexis Andreoletti et son père Pierre sont venus de Dijon, pour trouver un logement. Le jeune homme a dû attendre la réponse de l'université de Poitiers, arrivée il y a quelques jours, pour entamer les démarches afin de trouver un appartement. Après le 15 août, l'offre est beaucoup plus limitée, notamment dans des quartiers proches des lieux d'études.
"On est sur Poitiers depuis plusieurs jours. On a fait une dizaine d'agences pour, au final, assez peu de visites", raconte Pierre Andreoletti. 'Le peu de visites que l'on a fait, les appartements ne correspondaient pas à ce que l'on cherchait. C'est un peu stressant."
S'ils espèrent obtenir le logement qu'ils sont en train de visiter, ils ne sont malheureusement pas les premiers sur le dossier. "On est prêt à le prendre à la location, mais ce n'est pas sûr qu'on l'ait."
Quand on a commencé, on a fait plusieurs agences. Et on s'est rendu compte qu'autour du campus, il n'y avait plus rien.
Pierre AndreolettiPère d'Alexis, étudiant à la recherche d'un appartement
Lorsque le jeune homme et son père de famille sont venus, ils ne pensaient pas connaître autant de galères pour trouver un logement étudiant à louer. "Quand on a commencé, on a fait plusieurs agences. Et on s'est rendu compte qu'autour du campus, il n'y avait plus rien. La plupart des locations sont dans le centre", conclut le père d'Alexis. Les exigences du jeune homme ne sont pas nombreuses, il demande uniquement un appartement lumineux. "Il y avait des appartements disponibles, que l'on a visités, qui n'avait pas ce critère-là, ajoute l'étudiant. Mais je ne suis pas hyper difficile sur le choix d'appartement".
Les avis divergent concernant la possibilité de trouver un logement à Poitiers
Pour autant, selon certains agents immobiliers, la ville de Poitiers ne fait pas partie des villes les plus compliquées pour trouver un logement. Cependant, certains quartiers demeurent privilégiés : dans le quartier de la Gibauderie, près du centre hospitalier, les appartements à proximité de l'université et ceux situés dans le centre-ville.
"Le marché immobilier à la location n'a absolument rien à voir avec les plus grandes agglomérations françaises, où là, vous avez de réelles tensions sur le logement. Poitiers fait partie des villes où il fait bon vivre", indique Brice Rouquet, agent immobilier indépendant, membre de la FNAIM. "Je n'ai pas le sentiment qu'il y ait une difficulté de logement sur Poitiers. Ce qui crée cette impression de pénurie est peut-être lié au fait que Parcoursup délivre ses résultats au même moment et un peu tard, ce qui fait que les personnes cherchent en même temps. Cependant, à la fin d'une saison locative, les étudiants sont logés : ça, c'est un fait."
Seule la solvabilité est le critère majeur pour choisir un dossier plutôt qu'un autre, selon cet agent immobilier : "de base, on étudie un dossier lorsqu'il est complet. Ensuite, un ratio est établi par rapport au revenu, à la solvabilité estimé du candidat locataire. Il faut que les revenus soient suffisants. La date d'entrée dans les lieux est également importante. Un excellent dossier avec une arrivée prévue dans un mois ou deux, face à un bon dossier avec une entrée dans les lieux immédiate, c'est ce dernier qui sera privilégié."
Dans son agence basée dans le centre-ville de Poitiers, il reste des petits biens à louer, dans d'autres quartiers. Quant au jeune étudiant Alexis Andreoletti, il espère pouvoir passer les trois ans qui viennent dans l'appartement qu'il a visité. Plusieurs agences installées dans cette même ville nous ont expliqué qu'il s'agissait, malgré tout, d'une année compliquée, au vu du nombre croissant d'étudiants qui arrivent chaque année. Un agent immobilier nous a confié qu'il n'avait plus rien depuis mi-juillet : "il me reste uniquement un petit studio, qui sera disponible début septembre". Une autre nous explique que les étudiants préfèrent payer leur appartement durant toute la saison estivale que d'en chercher un autre.
Reportage d'Isabel Hirsch, Cyril Paquier :