En Gironde, après la commune de Montalivet, il y a deux semaines, celle de Lacanau a ouvert la surveillance de ses plages depuis samedi 27 avril, en avance par rapport à l'année dernière, pour faire face à la fréquentation et éviter les noyades.
Les yeux rivés dans les jumelles, les nageurs sauveteurs de Lacanau ont repris leurs habitudes de travail ce samedi 27 avril. Ils ont planté les drapeaux pour délimiter la zone de surveillance de baignade sur la plage principale de cette station balnéaire du littoral médocain très prisée.
Hausse de fréquentation sur le littoral
La température de l'eau est encore très fraîche, à 14 degrés et dissuade la baignade, mais les sauveteurs sont opérationnels.
"C'est bien de montrer notre présence sur la plage. On n'est jamais à l'abri de quoi que ce soit", insiste Arthur Gagnier, adjoint au poste de secours central.
Dans la commune, l'ouverture de la surveillance est en avance de trois semaines par rapport à l'an dernier, pour faire face à la fréquentation dès le mois de mai.
On sait que si la température augmente, on aura de grosses affluences. On a donc élargi la plage de surveillance. On ouvre pour les ponts de mai et on finira après la Toussaint.
Laurent PeyrondetMaire de Lacanau
La plage est surveillée de midi jusqu'à 18 heures 30. À partir du 6 juillet, l'horaire passera de 11 heures à 19 heures.
50 sauveteurs
Les promeneurs croisés ce dimanche 28 avril sur la plage trouvent cela rassurant pour les jours à venir, notamment les parents de jeunes enfants.
À partir du moment où on a des enfants en bas âge, c’est toujours mieux d’avoir des sauveteurs qui sont là pour surveiller tout le monde
Un père de famille sur la plage de Lacanau
Un autre Girondin évoque les courants de baïnes qui se forment et emportent les nageurs au large. "C'est important leur présence, on ne se rend pas forcément compte avec les baïnes, s'il se passe quelque chose, on sait qu’ils peuvent venir nous chercher”.
Dimanche 14 avril, un homme de 41 ans s'est justement fait emporter par une baïne alors qu'il se baignait sur la plage du Truc Vert, à Lège-Cap-Ferret. La première victime de l'océan cette année. Les baïnes ont fait quatorze victimes sur le littoral atlantique en 2023, selon la préfecture maritime.
En tout, cet été à Lacanau, une cinquantaine de sauveteurs seront mobilisés sur six postes de secours et sept zones de baignade. Le budget est conséquent pour la station balnéaire, mais primordial pour la municipalité.
"On est rendu à un montant qui avoisine les 600 000 euros donc c’est vrai que c’est important, il faut le faire, on a décidé d’être attractif et on doit répondre aux gens qui viennent nous visiter et d’être ce formidable terrain de jeu à la disposition de tout le monde”, dit le maire.
Absence de CRS sauveteurs
En Gironde, Lacanau n'est pas la première commune à commencer la surveillance. Les plages de Montalivet ont été surveillées pendant ces vacances scolaires de printemps. Cela va continuer durant les ponts et du 1ᵉʳ juin au 15 septembre en continu.
À Carcans, la plage principale sera surveillée durant les ponts de mai et en continu du 8 juin au 15 septembre. À Soulac-sur-mer, la plage est surveillée du 1er juin au 15 septembre.
L'ensemble des communes ont dû recruter un peu plus de sauveteurs pour pallier l'absence d'une quarantaine de CRS sauveteurs nautiques, détachés habituellement en juillet et en août dans plusieurs postes de secours sur le littoral du département. Les policiers doivent être affectés sur les sites de jeux olympiques à Paris.
"On a peu de difficultés à remplacer les CRS, en termes de quantité, mais on souhaite qu'ils reviennent en 2025", assure Laurent Peyrondet.
En tout sur le littoral girondin, du Verdon jusqu'à la Teste-de-Buch, au sud du bassin d'Arcachon, près de 300 sauveteurs ont été recrutés cette année pour surveiller les plages.