Les gens du voyage sont revenus vendredi 10 novembre sur le stade André Lasserre de Pessac, près de Bordeaux, où jouent les rugbymen étudiants. Le président du BEC section rugby est désemparé face à une situation qui perdure et empêche le club de fonctionner dans de bonnes conditions.
Des terrains et le club house ont été saccagés. Sur la terrasse, des excréments humains et du papier wc partout. Après six mois d'occupation, des gens du voyage ont à nouveau installé leur campement sur le site. Le président du club est excédé et veut faire connaître la situation.
Des excréments et des rats
Les gens du voyage sont restés six mois, puis sont repartis fin octobre, et les voilà à nouveau revenus depuis vendredi soir. Une trentaine de caravanes occupent une partie du site, entre le club house et le terrain synthétique. "C’est un calvaire". Elles sont installées là où nous devions mettre des Algecos cette semaine pour accueillir nos réunions", déplore Eric Lanau , président du BEC Rugby, le plus vieux club universitaire, âgé de 126 ans.
Eric Lanau est désemparé et se sent impuissant pour arrêter cette situation. "D'autres caravanes sont arrivées. Ils ont tronçonné des arbustes pour faire de la place", témoigne le président passablement agacé. "On va porter plainte, mais l'université ne veut pas le faire. On est seul face à ce problème. Je ne suis contre personne, ni les gens du voyage ni l'université avec laquelle nous avons de bonnes relations. Mais on en peut plus".
Les adhérents sont excédés, on ne peut pas faire de repas, pas de réunion, rien. Il y a des poubelles partout et des rats, des excréments.
Eric Lanau, président du BEC section rugby de Bordeauxà France 3 Aquitaine
On se sent seuls
Dimanche, le match de rugby a été maintenu malgré tout sur le terrain synthétique, sans tribune pour le public ni sanitaire. "Il n'y aura pas de problème pour jouer. Mais le club compte 260 adhérents dont 80 % d'étudiants et on accueille les gamins et leurs familles au milieu des poubelles. Personne ne nous aide. Cela coûte 200 euros la cotisation et aucune aide pour les licenciés. La FFR est au courant. Ça devient compliqué pour nous".
Une plainte va être déposée pour "la forme", explique Eric Lanau. Le président de la section rugby avait déjà estimé le montant des réparations du terrain à plusieurs dizaines de milliers d'euros fin octobre lors du départ des caravanes après six mois d'occupation. "On n'a rien pu faire avant. Avec l'université, on subit de fait cet état", avait-il lâché, résigné.
Avec cette nouvelle occupation des terrains, "le calvaire" est reparti, sans solution pour l'instant. Le club est inquiet pour son avenir.