Depuis le 1ᵉʳ janvier, les collectivités doivent mettre en place un système de tri des biodéchets pour leurs administrés. Dans ce cadre, la métropole de Bordeaux est en train de généraliser des bornes de collecte pour ces déchets, qui sont ensuite transformés en compost ou en biogaz.
Limiter le gaspillage et valoriser toutes les ressources disponibles : c'est le but du tri des biodéchets, qu'il s'agisse de restes alimentaires ou de végétaux. Depuis le 1ᵉʳ janvier, conformément à la loi antigaspillage de 2020, les collectivités, en tant que responsables de la collecte des déchets, doivent fournir à leurs administrés des solutions pour réaliser le tri des biodéchets.
C'est dans ce cadre que la métropole de Bordeaux est en train de déployer des bornes de collecte. Alors que 150 bornes ont déjà été installées dans les rues, elles seront 450 à la fin de l'année et 1 600 à terme sur tout le territoire. "On a essayé de faire en sorte que les habitants n'aient pas plus de 150 mètres à parcourir entre leur domicile et une borne, pour les inciter à trier, expose Christine Bost, la présidente de Bordeaux Métropole. L'idée, c'est que le plus de personnes possible prennent rapidement l'habitude de les utiliser."
Avez-vous localisé votre borne à déchets alimentaires ?
— Bordeaux Métropole (@BxMetro) September 22, 2024
Retrouvez leurs emplacements sur : https://t.co/oT7VN2WU6c pic.twitter.com/VYLqPnO3gZ
Une sensibilisation importante à mener
Un réflexe qui n'est, pour l'instant, pas encore rentré dans le quotidien des habitants. Deux riverains rencontrés à proximité de l'une d'entre elles avouent "ne pas être au courant" du principe de tri des biodéchets, mais ils saluent la démarche. "C'est écologique, c'est bien, ça évite le gaspillage, souligne le Bordelais. Il va falloir que ça rentre dans mes habitudes, comme pour le tri sélectif !"
Un geste "super chouette" pour sa voisine, qui se réjouit de la proximité de ces bornes. "Ça demande juste un peu plus de temps, mais ça ne va pas nous tuer de faire 50 mètres de plus !", rigole de son côté une riveraine.
On va proposer aux habitants un kit pour les accompagner, expliquer ce qu'il faut mettre ou non dans ces bornes.
Christine BostPrésidente de Bordeaux Métropole
Une fois triés, ces déchets ont deux perspectives : une partie est transformée en compost, tandis qu'une autre est acheminée dans une entreprise spécialisée pour être transformée en une nouvelle matière première.
Produire du gaz par fermentation
Les biodéchets peuvent en effet servir à produire du biogaz, par l'intermédiaire d'un méthaniseur. D'abord, les restes alimentaires ou végétaux sont réduits en bouillie par une machine, puis maintenus à 70 degrés pour éliminer les éléments pathogènes. Une fois prête, la mélasse est acheminée dans une usine de méthanisation, située à Saint-Laurent-Médoc, et placée dans un digesteur pour fabriquer du biogaz.
"Il y a six mètres de matière qui fermente en anaérobie, c'est-à-dire en absence totale de dioxygène, détaille devant une cuve Thibault Varenne, président de Médoc Biogaz, qui exploite le méthaniseur. On agite cette matière pour que le gaz puisse s'échapper, puis il est acheminé vers une unité qui l'épure avant de pouvoir l'injecter dans le réseau. C'est un processus naturel, il n'y a aucun ajout de matière extérieure."
Les deux méthaniseurs implantés à Saint-Laurent-Médoc permettent ainsi d'alimenter 10 000 foyers en chauffage et en eau chaude par an. Et les exploitations agricoles environnantes bénéficient aussi de ce processus : la matière restante, appelée digestat, est ensuite répandue dans les champs pour servir d'engrais, une "économie non négligeable" pour les agriculteurs, selon le président de Médoc Biogaz et une manière de valoriser les biodéchets dans leur totalité.