Dans la vallée d'Aspe, dans les Pyrénées-Atlantiques, la collecte des déchets, collective, ou en porte-à-porte s'efface au profit de "points d'apport volontaire". Une manière pour les communes de réduire les coûts de gestion des déchets et d'inciter les usagers à trier.
Dans plusieurs villes du Haut-Béarn, dans les Pyrénées-Atlantiques, les maisons en pierre et les sites arborés de la Vallée d'Aspe côtoient, depuis une quinzaine de jours, de grandes boîtes jaunes, vertes et noires. Voulus et installés par la Communauté de communes du Haut-Béarn, ces "points d’apport volontaire" remplacent dorénavant la collecte des déchets, collective ou en porte-à-porte, habituellement pratiquée.
"La collecte des ordures ménagères coûte très cher, assure Pierre Casabonne, vice-président de la Communauté de communes du Haut-Béarn. "Nous ne sommes pas épargnés par la montée des prix de l’énergie, celle des carburants, des points d’indice du personnel et des matériaux en général, liste-t-il. Alors, face à ce constat, un choix a dû être fait : soit on augmente les recettes, soit on réduit les dépenses. On est allé vers la deuxième option."
Ces nouvelles collectes des déchets relèvent du bon sens
Pierre CasabonneVice-président de la Communauté de communes du Haut-Béarn
À terme, l'objectif est de tendre vers "la redevance incitative", une contribution financière des foyers au dépôt de leurs déchets. Un pas pris par le département de la Dordogne depuis plusieurs mois, où cette évolution n'a pas fait l'unanimité au regard des tarifs imposés aux usagers. Toutefois, pour Pierre Casabonne, c'est un argument efficace pour réduire les ordures. "À partir du moment où les foyers paient pour les déchets qu’ils produisent, ils regardent plus attentivement ce qu’ils font."
Pour le moment, seuls deux tiers des Aspois sont soumis à cette nouvelle organisation, l'autre tiers s'inscrivant toujours dans la collecte en porte-à-porte, qui se fait dorénavant tous les quinze jours. "Tout le monde n'y trouvera pas son compte", reconnaît Pierre Casabonne, qui remarque toutefois de bons retours depuis deux semaines : "on nous rapporte que les ordures ménagères sont beaucoup moins volumineuses et que c’est inutile de passer toutes les semaines."
Un point de collecte pour 70 habitants
La communauté de communes du Haut-Béarn se laisse trois mois pour dresser un premier bilan de satisfaction avec les communes et les usagers. En fonction des retours, de nouveaux points d'apport volontaire pourraient être envisagés. Et leur format revu : "soit on restera sur des colonnes aériennes, soit on fera des travaux plus importants pour installer des colonnes semi-enterrées", explique Eric Maunas, responsable des déchets à la Communauté de communes du Haut-Béarn.
En février dernier, le Sitcom du Haut-Béarn mettait l'accent sur le compost partagé, après un déclic commun. "On s'est rendu compte que beaucoup d'aliments et de matières étaient compostables et recyclables dans les ordures ménagères, explique Serge Mauhourat, adjoint au maire de Cette-Eygun, où plusieurs bacs ont été installés. Depuis, des volontaires brassent et recouvrent régulièrement ce compost. "C'était un défi, reconnaît-il au regard des habitudes ancrées des usagers, qui tendent à évoluer : aujourd'hui, on organise même des goûters-compost."