Cinq viticulteurs devant la justice pour un projet d'action violente dans le Bordelais

Un à deux ans de prison avec sursis ont été requis mardi à Montpellier contre cinq viticulteurs jugés pour association de malfaiteurs et prévenus d'avoir voulu mener une action clandestine de protestation au nom du Comité régionale d'action viticole (Crav) dans le Bordelais. 

Les cinq prévenus, un sexagénaire, trois quinquagénaires et un trentenaire, étaient jugés dans le cadre d'une enquête sur un projet d'action clandestine dans le Bordelais attribué au Comité régional d'action viticole (Crav), sorte de "bras armé" de la viticulture en Languedoc.

Le 3 mai 2017, un convoi de 32 viticulteurs, venus en majorité du Gard et de l'Hérault, avait été intercepté au péage de Saint-Selve, en Gironde.

Dans leurs véhicules avaient été découverts cinq haches, trois masses, 60 litres de gazole, un chalumeau, une grosse bombe lacrymogène et des cocktails Molotov.



Cinq hommes avaient été placés en garde à vue en janvier 2018 et convoqués devant le tribunal correctionnel sans être mis en examen.

M. Barret a requis, selon les rôles attribués à chacun, deux ans d'emprisonnement avec sursis contre l'Héraultais Martial Bories, 61 ans, considéré comme "l'organisateur" de l'expédition, 15 mois avec sursis contre deux autres viticulteurs et un an avec sursis pour les deux derniers. 

"Habituellement, cette infraction, on l'applique à des braqueurs, des trafiquants, des criminels, mais là, on l'applique à des gens qui, le reste du temps, sont des travailleurs et ont sans doute des motifs de mener une action collective, mais pas des délits", a estimé le procureur de la République de Montpellier Christophe Barret dans son réquisitoire.

"Certains avaient peut-être pris l'habitude de croire qu'ils étaient intouchables", a-t-il ajouté.

Les avocats de la défense, parmi lesquels Eric Dupond-Moretti, ont plaidé la relaxe, assurant notamment que le dossier contenait "zéro preuve" contre les prévenus.

"Ces hommes, comme nous tous, n'ont fait qu'une chose: défendre leur métier et l'avenir de la viticulture dans notre région", estime le Syndicats des vignerons du Gard (SVG), qui appelait à manifester devant le TGI. Le jugement a été mis en délibéré au 21 juin à 14 heures.

Quelque 150 viticulteurs, portant pour certains des tee-shirts rouges "Viticulteur pas malfaiteur", s'étaient rassemblés en soutien devant le tribunal de grande instance de Montpellier, sous une forte surveillance policière.

Les viticulteurs languedociens dénoncent régulièrement les importations "déloyales" ou "frauduleuses" de vin étranger, en majorité espagnol, par des négociants et distributeurs qui sont visés par des actions clandestines du Crav ou de ses déclinaisons locales, les comités d'action viticole (Cav).
 
 

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