Gironde : cas Covid ou professeurs absents, des centaines d'élèves à la maison

Depuis une semaine, vingt-cinq élèves de l’école des Cavailles, à Cenon, n’ont plus leur maîtresse, malade du Covid-19. En Gironde, 92 classes sont fermées par manque de professeurs ou pour des cas de Covid confirmés. Un chiffre en augmentation depuis la fin du mois de mai.

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Abel et ses copains n’ont pas pu se retrouver depuis une semaine. Leur maîtresse, malade du Covid-19, n’assure plus les cours. L’école primaire des Cavailles, où elle travaille, ne l’a pour l’heure toujours pas remplacée.

"J'aimerais bien revoir mes amis"

C’est donc le retour à la maison pour ces élèves de CM2. Mais pour combien de temps ? Car pour Abel, sept jours, c’est déjà long. "Je peux me lever tard et me coucher plus tard, mais après, j'aimerais bien revoir mes amis. Eux ils sont à l'école, et moi non", raconte Abel. 

Le garçon n'a pas non plus de devoirs depuis une semaine. "J'ai pas de devoirs, donc je m'ennuie surtout. Le jeudi normalement j'ai école, là je suis dans mon lit et je lis tout seul", regrette Abel. 

► Retrouvez le reportage de Pauline Coiffard et Marie Pannetrat

Une situation surtout difficile à gérer pour les parents. C'est le cas de Marie-Carmen Gomez, la mère d'Abel, obligée de jongler entre travail et garde d'enfant. "On l'a laissé seul les fois où on le pouvait, mais jamais la journée entière. Sinon, on fait appel à la solidarité familiale et son père a dû prendre un jour de congé", explique Marie-Carmen Gomez.

Pas de brassage

D'ordinaire, lorsque l’école ne peut pas remplacer l’instituteur, les élèves sont répartis dans les autres classes de même niveau. Mais ici, ce n’est encore une fois pas possible : avec le protocole sanitaire, le brassage des élèves entre classe est impossible. 

La Fcpe (Fédération des parents d'élèves) de l'école des Cavailles a envoyé un mail à l'inspection de l'Education Nationale, ainsi qu'à la mairie de Cenon. Cette dernière propose notamment aux parents une attestation à délivrer aux employeurs en cas d'absence pour garder leurs enfants.

Manque de professeurs

Pour les parents d'élèves et la FSU (syndicat enseignant )  de Gironde, le problème vient surtout d'un manque d’instituteurs dans la région. "Il y a quelques années, nous avions un vivier de titulaires remplaçants. Mais pour des questions d'économie de bout de chandelle, ils ont été supprimés. Pourtant, l'avantage c'est que ces personnes étaient formées et avaient choisi d'être remplaçants", explique Alain Reiller, le co-secrétaire de la FSU Gironde. 

Du son côté, la Fcpe s'inquiète du suivi pédagogique, notamment pour les élèves en classe de CM2, dernière année avant l'entrée en 6e.

"Cela fait un an que l'on alerte sur le manque de professeurs .Cette situation n'est en réalité que la cristallisation de problèmes déjà existants. Sauf qu'aujourd'hui se pose à la fois la question de la garde d'enfants mais pour tous, c'est le suivi pédagogique qui n'est plus au rendez-vous", explique Stéphanie Anfray, présidente de la Fcpe en Gironde.

Le syndicat fait ainsi référence aux 42 postes ouverts par l'Académie de Gironde. "Les postes ont été ouverts mais personne ne candidate. Nous sommes donc obligés de prendre des personnes qui ne sont pas enseignants", martèle-t-il. 

En ce moment, 258 classes sont fermées dans l'Académie de Bordeaux dont 92 en Gironde, et 4 structures ont gardé portes closes. Un phénomène en augmentation depuis plusieurs semaines. Fin mai, l'Académie ne dénombrait que 144 classes fermées, moitié moins qu'aujourd'hui.

Pour la FSU, si les remplaçants sont rares, il faut regarder du côté des conditions de travail. "Les enseignants sont à bout de souffle. Il y a une démoralisation générale. Le niveau baisse, les classes sont surchargées et le salaire n'est pas toujours au rendez-vous", énumère le co-secrétaire du syndicat. 

Si la fin de l'épidémie pourra permettre, à minima, les répartitions par classe, pour les parents d'élèves et les associations, le problème risque de ne pas se résoudre. Cette année encore, 1 800 élèves supplémentaires étaient accueillis dans le secondaire.

 

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