Les réfugiés climatiques, dont le nombre ne cesse de s'accroître au fil des ans, étaient à l'honneur d'une conférence organisée au premier jour du festival Climax 2018 au Rocher Palmer de Cenon.
Ils ont quitté leur région pour fuir la sécheresse, les inondations, la montée des eaux. Ces réfugiés climatiques, ou encore déplacés environnementaux, se retrouvent partout dans le monde. Leur nombre ? Environ 40 millions aujourd'hui, ils pourraient être 250 millions en 2050. Leur région d'origine ? Tous les continents de la planète.
Plaidoyer
Au premier jour du festival, au Rocher Palmer de Cenon, le festival Climax a fait salle comble pour débattre du sujet. Cécile Duflot directrice générale d'Oxfam France et ancienne ministre, Catherine Wihtol de Weden, politologue et Eric Veyssy, directeur de l'association Terre & Océan étaient rassemblés autour du journaliste Pierre Gilbert afin de livrer un plaidoyer pour ces réfugiés.
Idées reçues
L'idée était avant tout de combattre les idées reçues : si on parle beaucoup des migrants venus du sud pour tenter leur chance dans les pays occidentaux de l'hémisphère nord, 95% des réfugiés migrent au sein de leur propre pays. Les migrations en dehors des frontières, et qui plus est vers le Nord, étant les plus rares.
Ceux qui sont le moins responsables du réchauffement climatique sont aussi ceux qui sont le plus victimes.
Cinquante pour cent des habitants les plus pauvres de la planète produisent seulement 10% des gaz à effet de serre", a rappelé Cécile Duflot.
Et le nombre de migrants actuel reste bien inférieur à celui relevé en 1900. "A l'époque 5% de la population mondiale était des migrants, a souligné Catherine Wihtol de Weden, précisant que ces derniers étaient pour la plupart européens.
Disparition des pêcheurs de l'estuaire
Si les conférenciers ont illustré leurs propos avec des images du Mali ou du Bengladesh, le changement climatique, impliquant de fortes tempêtes, des orages avec des précipitations conséquentes, a des répercussions tout près de nous.
En Aquitaine, la Garonne présente un déficit hydrologique, a rappelé Eric Veyssy. Moins 20% en quatre décennies, c'est le plus grand déficit enregistré en France.
Une situation "inquiétante, voire alarmante", qui, pour le chercheur est à relier à la quasi disparition des pêcheurs le long de l'estuaire.
Le désert du Lot-et-Garonne
"Entre Cahors et Aiguillon, le débit d'objectif d'étiage du fleuve [des mesures du débit moyen à des points clés, ndlr] est moins important en amont qu'en aval. Normalement ce genre de situation n'arrive que dans les déserts", souligne Eric Veyssy.
La solution? L'aide au développement martèle Cécile Duflot. Il faut penser à un autre mode de développement, compatible avec l'avenir de l'humanité.
C'est l'avenir de l'humanité qui est en jeu. Ce n'est pas l'avenir la planète. Elle, elle peut survivre sans les humains. En revanche, nous ne pouvons pas vivre sans elle.
Le capitaine de l'Aquarius, bateau qui recueille les réfugiés en Méditerranée, au Pays Basque pour la présentation d'un film à bord du bateau. Il est l'invité du Journal régional du jeudi 6 septembre. Il explique l'urgence d'intervenir et les soutiens reçus, ceux dont les bénévoles ont aussi besoin.
Climax : 4e édition ► ce qu'il faut savoir ici :
Festival Climax : des conférences et des concerts pour la planète
Pour la 4e édition, il s'agit de penser à "un monde moins pire". Et toujours évoquer avec tous les invités ce constat en attente de réponse Prenant acte de l’effondrement en cours de la biodiversité et la disparition des espèces,Invitée d’honneur de cette édition, Dr. Jane Goodall évoquera son combat pour la survie des chimpanzés. Parrain de Climax depuis ses débuts, Edgar Morin viendra également lancer son Appel des Fraternités depuis Darwin. Jean-Louis Etienne, médecin aventurier mobilisé pour la planète, intervient vendredi matin. Et beaucoup d'autres...
Quand ? Du 6 au 9 septembre
Où ? Caserne Niel, site de Darwin, Quai des Queyries à Bordeaux ( rive droite )
Tous les détails ici : Programme Climax
